Education 93 : Toujours pas de réponses aux violences

 Education 93 : Toujours pas de réponses aux violences

Illustration / MIGUEL MEDINA / AFP


Les enseignants de Seine-Saint-Denis tirent la sonnette d'alarme pour dénoncer les violences dans et aux abords des établissements. Le gouvernement reste muet.


Violences


Les exemple de violences se sont multipliés au cours de l'année passée et notamment à Saint-Denis : enseignante braquée avec une arme factice au collège Triolet, agression physique d’un enseignant au collège La Courtille, intrusion d’individus armés au lycée Paul Eluard…


Une augmentation des violences que le syndicat Sud éducation 93 met en corrélation avec le manque de moyens des établissements du département. Malgré les demandes, blocages, grèves et autres actions organisées par les enseignants, les parents d'élèves et parfois même les élèves, « l’éducation nationale reste sourde aux demandes des personnels qui revendiquent de meilleures conditions d’étude pour les élèves et de meilleures conditions de travail pour les personnels » déplore le syndicat.


Sécuritaire


En novembre dernier, au lycée Maurice Utrillo de Stains (93), alors que les personnels demandaient des moyens financiers et humains, c’est un proviseur-adjoint qui a été nommé. Le problème, pour les personnels du lycée, c’est que ce dernier est un ancien gendarme :


« Nous avons en revanche constaté la création, sans la moindre concertation, d'un poste de proviseur-adjoint chargé de la sécurité, et attribué à un chef d'escadron de la gendarmerie en détachement ».


Dans le même temps, le ministère de l’Education annonçait 2 600 postes supprimés, au collège et au lycée, pour l'année scolaire 2019- 2020. Pour le syndicat, ce n'est pas la bonne direction à prendre pour l'éducation : « Lutter contre les violences, c’est donc lutter contre l’échec scolaire et le décrochage. Pour cela il faut donner au service public d’éducation de Seine-Saint-Denis les moyens de fonctionner ».


Pas nouveau


Ces problèmes de violences ne sont pas nouveau et perdurent. Déjà en février 2015, les professeurs du collège Elsa Triolet dénonçaient : « un élève a reçu, dans les couloirs, un coup de couteau porté par un autre élève, un élève a subi une agression physique à caractère sexuel aux abords du collège par un groupe de garçons du collège, une professeure a reçu un coup à la tête porté par un élève du collège sur le trajet pour se rendre au métro (…) ».


Des faits graves qui étaient tous arrivés en une semaine [du 5 au 11 février, ndlr]. Quatre ans plus tard, les problématiques restent les mêmes, les demandes restent les mêmes…


Pour Sud éducation 93, il faut « un plan d'urgence pour l'éducation en Seine-Saint-Denis », les réformes du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ne permettront pas d'améliorer les conditions d'éducation dans le 93.