Education : « Cette éducation n’est pas nationale ! »

 Education : « Cette éducation n’est pas nationale ! »

Manifestation d’enseignants et de parents de Seine-Saint-Denis (93)


Pour une meilleure égalité, des acteurs de l'éducation seront réunis les 7 et 8 avril pour les états généraux de l'éducation dans les quartiers populaires.


Agir


Depuis 2011, des acteurs de l'éducation des quatre coins de la France travaillent et réfléchissent au moyen d'obtenir une harmonisation de l'éducation sur le territoire national.


Depuis l'année dernière, cette réflexion est menée via les états généraux de l'éducation dans les quartiers populaires organisés par les associations Fils et Filles de la République, Parents, Pacte 34, Espoir 34, Collectif Apprendre ensemble et le Collectif des Parents du petit bard Pergola Montpellier. Cette année, les acteurs de l'éducation se retrouveront à Créteil ce week-end.


Paupérisation


« Nous ne nous retrouvons pas dans cette éducation nationale, parce qu'elle n'est pas nationale », indique Salika Amara, présidente de  Fils et Filles de la République (FFR). Cette dernière pointe du doigt les inégalités persistantes entre établissements de différentes villes :


« On ne donne pas les mêmes moyens aux écoles situées dans les quartiers populaires, notamment en Seine-Saint-Denis. On ne découvre rien, ça dure depuis plusieurs années (…) Dans nos établissements nous n'avons pas autant d'options que dans les établissements parisiens. En Seine-Saint-Denis ou à Marseille, des établissements sont délabrés, paupérisés au même titre que les élèves ».


Mixité


L'orientation des élèves au collège, notamment vers les filières professionnelles, crée déjà des inégalités mais la « sélection » commence avant selon Salika Amara :


« Il y a des écoles ghettos, et ce dès le primaire. Il y a une problématique de la mixité sociale (…) Certains préfèrent envoyer leurs enfants dans le privé en voyant la population de ces écoles (…) Petit à petit nous arrivons à un fonctionnement anglo-saxon, où il faudra payer pour que ses enfants aient un bonne éducation ».


Réflexion nationale


Pour ces états généraux de l'éducation dans les quartiers populaires, ce sont des intervenants de toute la France qui seront présents, Grenoble, Toulouse, Montpellier et la région parisienne notamment.


Chercheurs, institutionnels, enseignants, parents, militants de terrain seront réunis autour de la table afin de définir des préconisations qui seront proposées au ministère de l'Education nationale.


Pour toutes les associations, l'enjeu est de taille et peut définir le futur de la jeunesse française : « L'école de la République discrimine ! On ne peut pas s'attendre à ce que ces enfants se sentent enfants de la République, quand ils voient sans arrêt autour d'eux les inégalités et les préjugés qu'ils subissent ».


Charly Célinain