Droits des femmes : #MeToo n’a pas tout changé
En cette journée internationale des droits des femmes, le constat reste implacable : la route menant à l'égalité hommes-femmes semble encore longue.
Étudiantes étrangères
« Notre travail est invisibilisé et dévalorisé. Notre salaire est inférieur de 26% à celui des hommes. De ce fait, à partir de 15H40 nous travaillons gratuitement » c'est pourquoi le collectif national pour les droits des femmes (CNDF) appelle à une grève féministe dès 15h40, en cette journée du 8 mars.
Ce jour sera également l'occasion de dénoncer les discriminations avec des prises de paroles de femmes originaires du Brésil, d'Algérie, d'Iran et de bien d'autres nationalités. Etre femme et étrangère est déjà compliqué. Mais si en plus ces dernières viennent en France pour leurs études, le problème pourrait encore s'accentuer à la rentrée 2019 : « Pour celles qui font des études, on le voit avec l'augmentation des droits d'inscription en université [multiplié par 10 pour les étudiants étrangers, ndlr], ça devient compliqué… ».
#MeToo
Si tous les problèmes sont loin d'être réglés lorsque l'on vient à en parler de violences sexistes et sexuelles, l'impact du mouvement #MeToo est indéniable : « Je ne dirais pas que la parole s'est libérée, elle a toujours été là mais maintenant elle est un peu plus entendue. Ces histoires de « Nous toutes », « prenons la une » et « paye ton journal »… sur les réseaux sociaux dévoilant les propos sexistes dans les rédactions des journaux, ce sont des choses qu'on n'entendait pas avant #MeToo » explique Suzy Rojtman, porte-parole du CNDF.
Retard législatif
Si certaines choses sont sur de bons rails, la porte-parole du CNDF déplore le fait que la France ne soit pas d'accord avec ses ambitions au niveau législatif : « La France a ratifié en 2014 le traité d'Istanbul, qu'elle doit transposer dans le droit national. Je considère que le compte n'y est pas de ce point de vue là. Notamment l'ordonnance de protection des femmes victimes de violences. Normalement concernant tout type de violence, ça ne concerne que les femmes victimes de violences conjugales ou menacées de mariage forcé ».
Des progrès restent donc à faire, la preuve avec ce chiffre terrible : entre le 1er janvier et le 3 mars 2019, 30 femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint.