Discrimination à l’embauche : place au « name and shame »

 Discrimination à l’embauche : place au « name and shame »

Le siège de Air France à l’aéroport de Roissy. La compagnie aérienne a été épinglée parmi sept entreprises françaises pour discrimination à l’embauche. JACQUES DEMARTHON / AFP


C’était une promesse d’Emmanuel Macron: afficher les mauvais élèves en matière de discrimination. Sept entreprises sont épinglées après une campagne de testing.


Air France, AccorHotels, Altran, Arkéma, Renault, Rexel et Sopra Stéria. Voilà la liste exhaustive de la grande campagne de testing menée par le gouvernement entre novembre 2018 et janvier 2019. Jusqu’ici, l’exécutif ne semblait pas pressé de communiquer sur le nom des entreprises mauvaises élèves en matière de discrimination. Place au « name and shame ».



20% de chances en moins d’avoir une réponse 


Sept entreprises sur la quarantaine qui a été testée. Plus de 17 000 candidatures fictives ont été envoyées à travers 6 régions de France. A chaque fois : deux profils identiques, l’un avec patronyme à consonance maghrébine, l’autre un patronyme à consonnance


française. 


Les résultats sont sans appel: la première candidature a 20% de chances en moins de recevoir une réponse à une offre d’emploi et 30% de chances en moins d’être recontacté après une candidature spontanée.


Des chiffres qui corroborent ce que l’on savait déjà: un homme supposé de culture musulmane a 4 fois moins de chance d’obtenir un entretien d’embauche qu’un homme supposé de culture catholique.



75 000 euros d’amende



Depuis 2000, le testing est un mode de preuve devant un tribunal. La peine maximale encourue par les personnes coupables d’un refus de vente d’un bien ou d’un service au motif d’une discrimination est de 75 000 euros d’amende et 5 ans de prison.