Des parents d’élèves du 93 oubliés par l’Education nationale
Enseignants et parents d'élèves de Seine-Saint-Denis interpellent le gouvernement sur l'arrêt du service d'interprétariat, action défavorable à l'égalité à l'école.
Service indispensable
Dans un courrier adressé à la Direction académique des services de l’Éducation nationale de la Seine-Saint-Denis (8 février), le Ministère des Bonnets d'âne (enseignants et parents d'élèves du 93) et la FCPE 93 réclame le rétablissement du service d'interprétariat dans les collèges et lycées du département, stoppé depuis le 1er janvier dernier. Un service indispensable « dans le cadre de la coéducation et du travail effectué en direction des parents allophones [personnes parlant une langue étrangère, ndlr] » selon ces derniers.
Financement
C'est l'association ISM Interprétariat qui assurait ces services dans les établissements de la Seine-Saint-Denis. Le financement de ce service était assuré à hauteur de 45 000 euros, l'année, via une subvention « Politique de la Ville ». Alors que ce montant était déjà insuffisant, puisqu'il ne couvrait que 55% du coût de la prestation, ISM a appris, en fin d'année dernière, l'interruption totale de la subvention par les services de la préfecture en charge de la politique de la ville. Pour les Bonnets d'âne, La solution pour rétablir ce service est toute trouvée : « le nœud du problème est bien l’absence d’engagement financier de l’Académie de Créteil et du ministère de l’Éducation nationale, acteurs tout trouvés pour participer au cofinancement des interventions d’interprètes dans les écoles ».
Egalité ?
En Seine-Saint-Denis, de nombreux enfants ayant des parents allophones sont scolarisés. Pour le suivi de ces derniers sur la scolarité de leurs progénitures, l'interprétariat est essentiel : « l’interprétariat constitue a priori une des clés du dialogue entre l’école et les parents (…) Sans cela, il y aurait une rupture d’égalité entre parents. Aussi, nous sommes particulièrement inquiets des conséquences qu’aura, sur la scolarité des élèves, cette subite décision de coupe budgétaire ».
La réponse de la direction académique des services de l’Éducation nationale de la Seine-Saint-Denis au courrier du Ministère des Bonnets d'âne et la FCPE 93 n'est toujours pas arrivée. Pourtant sur le site de l'Académie de Créteil est inscrit en toutes lettres : « Dans l'académie de Créteil, de nombreuses actions ont pour ambition d'ouvrir l'École à tous les parents, de la rendre plus accessible, plus compréhensible, et de favoriser le dialogue ». Une formule qui s'applique, logiquement, aux parents allophones également.
Charly Célinain