Des « Intruses » embellissent le nord de Paris
Ce jeudi 29 août, les habitants de 18ème ont pu découvrir les photos de l'artiste Randa Maroufi, une des lauréates de l'appel à projets « Embellir Paris ».
Embellir le 18ème
Appel à projets ouvert aux artistes, étudiants d'écoles d'arts et autres, « Embellir Paris » permettra à terme d'enjoliver vingt lieux, avec la participation de la Ville de Paris à hauteur de 50 000 euros, et ainsi de « faire entrer l’art dans le quotidien » selon les mots de la Maire de Paris, Anne Hidalgo. C'est dans ce cadre que Randa Maroufi, avec le soutien de l'Institut des Cultures d'Islam (ICI), a monté le projet « Les Intruses ». Ce projet, ainsi que sept autres, ont été dévoilés hier (29 août) sur différents sites parisiens. C'est le long de la « promenade urbaine », au croisement de la rue de la Charbonnière et du boulevard de la Chapelle (18e), que les habitants pourront admirer l’œuvre de Randa Maroufi.
Intruses
Début juin dernier, plusieurs lieux du quartier de la Goutte d'Or (18e) ont été le théâtre de prises de vue pour le projet « Les Intruses ». Le but pour l'artiste étant de questionner les genres comme le confirme l'ICI : « Pour susciter une prise de conscience sur l’occupation majoritairement masculine de certains sites, l’artiste va à la rencontre des habitants à qui elle propose d’inverser les rôles le temps d’une prise de vue photo et vidéo. À Barbès, les femmes viendront donc remplacer les hommes qui se rassemblent sur la place de la charbonnière ». C'est donc plusieurs dizaines d'images qui s'affichent le long du Boulevard de la Chapelle, la réalité des lieux photographiés entrant ainsi en résonance avec les mises en scène imaginées par Randa Maroufi.
De Casablanca à la Goutte d'Or
Née à Casablanca, Randa Maroufi vit désormais à Paris. Diplômée de différentes écoles d'arts, cette dernière explore dans son travail la mise en scène des corps dans l'espace public mais elle va également plus loin : « Sa recherche se situe entre le reportage, le cinéma et l’étude sociologique qu’elle poursuit en réalisant des fictions ambiguës qu’elle met au service du réel, et le champ de ses expérimentations s’étend de l’occupation de l’espace public à la question du genre, dont elle relève les mécanismes de construction ».