Des caméras pour les policiers utilisant des flash-balls
Le ministère de l’Intérieur a annoncé ce mardi que les policiers équipés de lanceurs de balles de défense (LBD), aussi appelés flash-balls, porteraient des caméras pour mieux encadrer leur utilisation. Ces armes, utilisées massivement pour le maintien de l’ordre, sont accusées d’être à l’origine de nombreuses blessures et mutilations chez les manifestants.
Devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a confirmé que les policiers continueraient à utiliser les LBD. « Je sais la polémique qui existe sur l’usage du LBD », a-t-il cependant ajouté devant les députés. « J’ai demandé à ce que dans toute la mesure du possible – c’est-à-dire dans les usages de droit commun normaux, pas dans des moments d’hyperréaction en cas d’agression (…) – les forces qui sont équipées de LBD, à partir de samedi prochain, soient systématiquement équipées de caméras-piétons. »
Le ministre fait référence à la polémique grandissante sur ces armes, que la France est la seule à utiliser en Europe pour le maintien de l’ordre. Elles seraient à l’origine de plusieurs blessures graves depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Vendredi, le ministre s’était dit « sidéré » par les accusations de violences policières portées par des Gilets jaunes. Il a admis que quatre personnes ont été gravement blessées à l’œil par des LBD depuis le début du mouvement le 17 novembre.
Ce chiffre officiel est bien inférieur au chiffre de 17 personnes ayant perdu un œil, avancé par le collectif militant « Désarmons-les » et par le journaliste indépendant David Dufresne, avec détails, photos et parfois vidéos à l’appui. Jeudi 17 janvier, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait à nouveau réclamé la suspension de cette arme pour « prévenir plutôt que soigner ».
Ces caméras, initialement prévues pour encadrer les missions de contrôle d’identité, seront donc déployées dès l’acte 11 de la mobilisation prévu ce samedi 26 janvier. Les forces de l’ordre pourront actionner ces caméras au moment de l’usage des LBD « pour que, s’il y a un débat, une contestation, un contentieux, on puisse produire ces images, y compris dans le cadre judiciaire », a expliqué M. Castaner.
Rached Cherif