Deliveroo : Les livreurs unis contre les nouveaux tarifs

 Deliveroo : Les livreurs unis contre les nouveaux tarifs


Une nouvelle fois, les livreurs Deliveroo se rassemblent ce soir (19h) Place de la République (Paris), pour dire stop à la baisse de leurs tarifs.


Eté compliqué


C'est devenu une habitude du côté du service de livraison Deliveroo, chaque été, depuis 2016, les tarifications changent, au désavantage des livreurs. L'entreprise profite du renouvellement d'effectif de la période estivale, pour apporter des changements.


Jérôme Timot, co-fondateur du CLAP (collectif des livreurs autonomes de Paris), s'indigne depuis trois ans. Selon ce dernier, en 2016 de nouveaux tarifs entraient en vigueur juste pour les nouveaux livreurs.


Eté 2017, les anciens livreurs se trouvaient obligés de passer aux nouveaux tarifs. Eté 2018, mise en place du tarif variable en fonction de la distance de livraison mais avec un minimum garanti (environ 4,50 € à Paris).


Cet été, c'est la disparition du tarif minimum, d'où la grève entamée par les livreurs : « On a atteint un seuil psychologique au niveau du prix [2,50 € la livraison, ndlr]. De plus, les nouveaux tarifs équivalent à une baisse de 30 à 50% du chiffre d'affaires… » s'indigne le co-fondateur de CLAP.


Comme en Angleterre ?


Dernièrement en Angleterre, Deliveroo a décidé de changer ses tarifs pour appliquer ce « tarif variable à la distance ». Suite à ce changement, l'entreprise favorisait les tarifs des livraisons longues distances, de plus, il y aurait eu une facilitation de l'accès au planning des livraisons pour les scooters.


CLAP craint que ce soit la finalité de cette nouvelle tarification en France, sauf que les livreurs sont un peu plus protégés : « En France (…) il existe la loi sur le transport léger motorisé qui oblige les entreprises de transports motorisés à avoir une licence. Sauf qu'évidemment en France, extrêmement peu de livreurs à vélo, qui sont chacun auto-entrepreneurs, l'ont ».


Favoriser un mode de livraison plus « efficient » en augmentant le tarif des courses longues distances « de quelques dizaines de centimes », tandis que « la rémunération des courtes distances, ou courtes durées, a diminué de moitié ».


Interpeller le public


« Au niveau juridique, il faudrait les attaquer au tribunal de commerce. De façon générale, on peut aussi attaquer aux prud'hommes. Mais Deliveroo sait très bien que peu de livreurs veulent les attaquer au tribunal parce qu'ils savent bien qu'il faut un avocat… » et donc, des frais en plus pour des livreurs qui ne roulent déjà pas sur l'or, selon Jérôme Timot.


Pour ce dernier, la solution est d'interpeller le public, c'est-à-dire les éventuels consommateurs, afin de taper là où ça fait mal pour les entreprises comme Deliveroo : au porte-monnaie. Attirer l'attention du grand public, mais aussi des restaurateurs qui, pour le co-fondateur de CLAP, ont aussi un rôle à jouer :


« Les restaurants se font siphonner toutes leurs données par Deliveroo. Les restaurants ne savent pas que, en même temps qu'ils donnent presque 30% à Deliveroo, ils leur donnent aussi presque les clés de la boutique et leur porte-feuille client… ».


Cet été, des rassemblements ont déjà eu lieu à Paris et d'autres sont prévus, non seulement dans la capitale, mais également à Nantes, Toulouse, Nice et d'autres grandes villes.