Coronavirus : Une infirmière « invitée » à se loger ailleurs

 Coronavirus : Une infirmière « invitée » à se loger ailleurs


Ce dimanche matin, Mira, une infirmière de 24 ans, habitante d’un lotissement à Dourdan dans l’Essonne a eu la mauvaise surprise de voir accrochée sur le pare-brise de sa voiture une lettre l’invitant à « prendre un logement dans son hôpital ». 


Comme chaque matin, à 6h, depuis que la pandémie de coronavirus a éclaté, Mira, une infirmière de 24 ans, habitante d’un lotissement à Dourdan dans l’Essonne quitte le domicile de ses parents pour aller travailler à l'hôpital Jacques Cartier de Massy-Palaiseau. Ce Dimanche 29 mars, elle découvre une lettre sur son pare-brise. Un message signé « Le voisinage ».


« En concertation avec l’ensemble du voisinage, nous encourons un réel danger de vous avoir à nos côtés », commence ainsi le fameux message anonyme que Le Courrier de l’Atlas a pu consulter. « Le voisinage » pense alors qu’il est préférable que Mira se gare « loin de la résidence » ou qu’elle prenne un logement dans son hôpital et ceci « pour le bien de tous ». « Le voisinage » prévient que « si un cas se confirme au sein de la résidence », Mira sera tenu « responsable ».


« Je suis arrivée à l’hôpital en larmes », raconte émue la jeune fille qui ne s’attendait pas à trouver un tel message sur son pare-brise. « Bien entendu qu’au travail, je suis en contact avec des personnes malades mais je prends toutes les précautions quand je rentre le soir chez mes parents », rappelle Mira.


La jeune infirmière à qui il arrive de faire des journées de 15h ne décolère toujours pas. « A 20h, ils nous applaudissent et à 6h, ils nous disent que nous sommes un danger et que nous pouvons les contaminer», peste-t-elle. «Cette ingratitude m’énerve à un point…», continue Mira qui a d’abord cru à une blague de mauvais goût. «J’en ai parlé à mes proches et amis et personne n’était au courant », précise-t-elle. «Tous me soutiennent et trouve cela inadmissible », explique l’infirmière.


A l’hôpital, Mira montre la lettre à sa supérieure. Celle-ci lui conseille d’aller porter plainte. Mira préfère ignorer pour l’instant. « J’espère que cela ne se reproduira pas. J’irai travailler demain et les autres jours. Je préfère me concentrer sur mon boulot. C’est ce qu’il est le plus important », conclut-elle.