Confinement, une double peine pour les détenus ?
Un cri d’alarme lancé à travers une tribune signée par le Défenseur des droits. Détenus et personnels sont menacés, du fait de leur enfermement.
Jacques Toubon, le Défenseur des droits ; Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, et Jean-Marie Burguburu, le président de de la Commission nationale consultative des droits de l’homme viennent de signer un texte dans lequel ils dénoncent d’une seule voix l’abandon, par les pouvoirs publics, des populations les plus précaires qui vivent enfermées.
Dans une tribune parue dans le journal Le Monde, ils rappellent que les personnes qui vivent dans les prisons et les centres de rétention administrative sont d’autant plus exposées au coronavirus que la « distanciation sociale » nécessaire à la lutte contre la propagation de la maladie ne peut, par définition, être respectée, ce d’autant plus que les personnes les plus fragiles ne peuvent pas être isolées.
Foyers de propagation du virus
« Si rien n’est fait pour les accompagner, les personnes isolées subiront le plus durement la crise sanitaire », écrivent Jacques Toubon, Adeline Hazanet Jean-Marie Burguburu, qui dénoncent le fait que les mesures de confinement risquent de transformer les hébergements collectifs « en foyers de propagation du virus que l’on voudrait combattre », dut fait d’« une hygiène souvent défaillante et des locaux exigus ».