Confinement : Les violences policières dans le viseur

 Confinement : Les violences policières dans le viseur

Arié Botbol / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP


En première ligne pendant deux mois, certains policiers ont usé illégalement de la force pour faire respecter le confinement. Amnesty international dresse un premier bilan.


Quinze vidéos


Sur la période du 18 mars au 26 avril, la plateforme « Evidence Lab » d'Amnesty international a pu authentifier quinze vidéos montrant clairement un « usage illégal de la force et/ou de propos discriminatoires de la part des forces de l’ordre dans quinze villes de France ».


Coups de poing, coups de pied sur des personnes déjà contrôlées, coups portés alors que la personne était au sol, l'inventaire de ces violences de la part de certains membres des forces de l'ordre ne laisse aucun doute selon l'ONG : « il ne s’agit pas de comportements isolés ».


Peu de réactions des autorités


« Bicot », « il aurait fallu lui accrocher un boulet au pied », ces propos discriminatoires proférés par un policier, le 26 avril, à l'encontre d'une personne qui venait d'être récupérée dans la Seine, ont créé un véritable tollé.


Devant l'ampleur médiatique du phénomène suscité par la vidéo de cette interpellation, les autorités françaises ont réagi et les policiers ont été suspendus. Mais qu'en est-il de cet automobiliste arrêté et « tasé » à plusieurs reprises alors qu'il était plaqué au sol, le 7 avril à Saint-Ouen l'Aumône ?


Ou de cet homme immobilisé au sol avec la technique, pourtant interdite, du plaquage ventral dans la nuit du 24 au 25 avril à Toulouse ? Technique du plaquage ventral qui coûtait la vie à Cédric Chouviat début janvier dernier.


Pour ces deux dernier cas, les vidéos n'ont malheureusement pas eu le retentissement médiatique qui pousse vraisemblablement les autorités à réagir. 


Réagir systématiquement


Pour Amnesty international, il est absolument nécessaire que les autorités françaises réagissent de façon systématique : « La condamnation publique de ces comportements, l’adoption de mesures disciplinaires à titre conservatoire et l’ouverture d’enquêtes judiciaires sont les mesures indispensables pour lutter contre toutes formes de discriminations et toute forme d’impunité ».


L'ONG indique notamment que les enquêtes doivent être « indépendantes et impartiales » afin que justice soit rendue aux victimes.


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