Conclusion du Grenelle des violences conjugales
Édouard Philippe a annoncé des mesures pour répondre au fléau des violences conjugales. Dans la ligne de mire du Premier ministre : la lutte contre la récidive.
Première mesure : le gouvernement va créer et cofinancer à 50 %, dans chaque région, deux centres de prise en charge des hommes auteurs de ces violences. L’objectif affiché est de réduire drastiquement le phénomène de récidive. Autre avancée proposée par le gouvernement : un questionnaire composé de 23 questions que les forces de l’ordre devront poser à la victime lorsqu’elle vient déposer plainte. Par exemple : « votre partenaire ou ancien partenaire a-t-il déjà menacé de vous tuer ou de tuer quelqu’un d’autre ? » « A-t-il précisé de quelle manière il projetait de le faire ? », ou encore « votre partenaire ou ancien partenaire possède-t-il des armes à feu ? »
Autre mesure annoncée aujourd’hui : le 3919, numéro vert d’écoute des victimes, fonctionnera désormais 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Marlène Schiappa avait promis qu’il ne s’agirait pas d’un « coup d’épée dans l’eau ». Pendant plus d’un mois, la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes a reçu associations, gendarmes, policiers, avocats et proches de victimes de féminicides. Le gouvernement veut faire reculer les violences faites aux femmes, dans un cadre conjugal, que l’on chiffre à 220 000 par an, aujourd’hui, en France. Autre chiffre qui permet de mesurer l’ampleur de ce triste phénomène : selon une étude de l’institut IFOP, 12 % ont été victimes d’un ou plusieurs viols au cours de leur vie.
Montage de communication
Il y a donc urgence à agir. Depuis le début de l’année, 137 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Le budget alloué à cette cause se chiffre actuellement à 79 millions d’euros. Pour les associations, tel que le collectif NousToutes, il serait nécessaire de débloquer 1 milliard d’euros pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Édouard Philippe a annoncé que « le gouvernement consacrera l’année prochaine plus d’un milliard d’euros en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, dont 360 millions pour la lutte contre les violences faites aux femmes ».
Insuffisant pour la militante féministe Caroline de Haas, pour qui « seuls 25 % du budget présenté par Marlène Schiappa servira à faire progresser l’égalité et à lutter contre les violences sexuelles en France ». « C’est un montage de communication, un mensonge », a-t-elle dénoncé sur les réseaux sociaux.