Blocage du collège Pablo Neruda: « Nous sommes méprisés »
Après deux mois de contestation, parents d'élèves et enseignants du collège Pablo Neruda réclament toujours plus de moyens pour l'éducation des enfants.
Education prioritaire
C'est au mois de novembre dernier que les parents d'élèves du collège Pablo Neruda (93) ont alerté le conseil d'administration concernant l'augmentation des incivilités et de la violence au sein de l'établissement. Fin décembre, l'agression d'une CPE par une élève a déclenché un mouvement de grève et un blocage de l'école. Le problème est identifié : « le collège a été construit il y a quelques années pour accueillir maximum 600 élèves et aujourd'hui, nous sommes à plus de 700 élèves. Plus 120 élèves en quatre ans » s'indigne Farid Aïd, président des parents d'élèves du collège.
Plus de moyens
Pour les enseignants et parents d'élèves, le collège a besoin de plus de moyens pour faire face au nombre grandissant d'élèves : « Nous avons fait des propositions et avons demandé à l'inspection académique pour être placé en REP+. Certains établissements, moins en difficulté, le sont (…) Nous avons aussi demandé le remplacement des enseignants. Sur l'année, nos enfants n'ont pas de profs sur une période pouvant aller d'un à trois mois. C'est énorme ! Et personne ne s'en soucie » explique le président des parents d'élèves. Malgré de multiples courriers, une rencontre avec le directeur-adjoint de l'académie de Bobigny et un déplacement au rectorat (Créteil), où ils ont été « reçus par des agents de sécurité », rien n'a bougé.
Intervention présidentielle
La semaine dernière, Emmanuel Macron était présent à Villetaneuse dans le cadre des Jeux olympiques. Farid Aïd a pu en profité pour lui exposer le cas du collège Pablo Neruda : « Je lui ai demandé s'il était normal que les parents d'élèves et enseignants, mobilisés depuis des semaines, soient accueillis par des agents de sécurité, comme si nous étions des casseurs ou des personnes violentes… Il a dit qu'il allait demander au rectorat de nous recevoir. Pour l'instant rien ».
Le blocage continue
Avant les vacances, le mouvement avait permis d'obtenir une formation des enseignants qui devait commencer après les congés de février. De retour de vacances, il semblerait que ce ne soit plus possible. Parents d'élèves et enseignants sont exaspérés : « Ils ne veulent pas nous répondre, ils veulent nous endormir. Nous sommes méprisés (…) Aujourd'hui (6 mars) nous allons bloquer le collège mais à l'intérieur, de sorte que les élèves puissent travailler. Nous n'allons pas nous laisser faire, nous allons retourner au rectorat, interpeller le maire, le député… » prévient le président des parents d'élèves.
La question est de savoir combien de temps les institutions vont laisser la situation s'enliser et ce, au grand détriment des enfants.
Charly Célinain