#Balancetoncomico : aider les femmes qui portent plainte
Les manifestations #Balancetoncomico, qui dénoncent les féminicides, ne semblent pas être du goût de tout le monde.
Convoquée
Depuis le mois de juin, des manifestations contre les féminicides, sous le hashtag #Balancetoncomico, se tiennent à Saint-Denis pour dénoncer l'inaction des commissariats, et notamment celui de Saint-Denis, en matière de violence faites aux femmes.
Suite au troisième rassemblement #Balancetoncomico qui avait lieu le 11 octobre, Amel Dahmani, membre du syndicat Sud Collectivités Territoriales 93, était convoquée au commissariat de Saint-Denis le 22 octobre. C'est se rendant à sa convocation qu'elle a appris le motif de cette dernière : manifestation non-déclarée.
Habituée à déposer des demandes de manifestation depuis 10 ans, Amel Dahmani explique qu'à Saint-Denis de nombreuses ont lieu sans même qu'une autorisation soit demandée. Pour cette dernière, la pression vient de plus haut :
« Il s'agit d'un rapport de force qui vient de la préfecture. C'est lié à l'ambiance sociale qu'il y a en ce moment. Manifestations féminicides, grève générale le 5 décembre… Ils font très attention en ce moment, d'où la convocation ».
Pas contre les policiers
Imposer dans le débat public ce sujet des violences faites aux femmes dans les quartiers populaires et surtout la difficulté qu'ont ces femmes pour porter plainte. Ce dont témoignait une étudiante lors d'un rassemblement précédent, sa plainte ayant été refusée au commissariat de Saint-Denis, mais encore une fois, pour Amel Dahmani, c'est le système qui est à blâmer :
« On ne manifeste pas contre les policiers, mais contre les pouvoirs publics qui ne donnent pas les moyens. Des millions ont été investis pour réprimer les mouvements sociaux, les Gilets jaunes… Si on mettait tout cet argent sur la prévention, dès les collèges, les lycées, dans les moyens d'accueil. Si on mettait des hébergements d'urgence spécialement pour les femmes violentées… ».
Toutes ensemble
Les rassemblements #Balancetoncomico ont aussi vocation à lancer un mouvement. La veille du 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes, un nouveau rassemblement est prévu, dans l'espoir notamment qu'il soit suivi et copié :
« Ce qu'on aimerait c'est que tous les collectifs féministes aillent manifester devant les commissariats. Et que ça remonte à toutes les préfectures. Et que celles-ci disent aux ministères qu'il va falloir faire quelque chose ».
Ce qui est sûr, c'est que la convocation d'Amel Dahmani n'a en rien entamé la détermination de ces femmes de Saint-Denis à faire entendre leur voix et faire respecter leurs droits.