Augmentation de 54% des faits antimusulmans en 2019
Les faits à caractère raciste et xénophobe ont augmenté de 130 % en 2019. Au-delà de cette augmentation, c'est la banalisation des discours xénophobes qui inquiète.
Augmentations
Dans un communiqué paru hier (26 janvier), le ministère de l'Intérieur a publié les chiffres des faits racistes et xénophobes pour l'année 2019.
En 2019, 1142 faits ont été comptabilisés contre 496 en 2018, soit une augmentation de 130 %. Si l'on rentre dans le détail, le nombre des faits antichrétiens reste stable (1052 faits en 2019), tandis les faits antisémites ont enregistré une augmentation de 27% avec 687 faits enregistrés en 2019.
Concernant les faits antimusulmans, si leur nombre reste « relativement faible », selon les mots du ministère de l'Intérieur, avec 154 faits comptabilisés sur l'année 2019, il n'en reste pas moins que cela constitue une augmentation de 54% par rapport à 2018.
Climat
« Les expressions et les actes de haine, qu’ils visent une origine ou une appartenance religieuse, qu’ils prennent la forme de la violence physique ou relèvent de la menace verbale, constituent une atteinte intolérable à notre projet commun, aux fondements de notre pacte social et républicain », rappelle Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et Laurent Nunez, secrétaire d’État dans ce communiqué.
Mais au-delà des chiffres, le ministre et le secrétaire d'Etat relèvent « l’inquiétante banalisation des propos et comportements racistes et xénophobes ». L'installation d'un certain climat de haine dans toutes les couches de la population française.
Banalisation ?
L'agression de la femme voilée au Conseil régional de Bourgogne-Framche-Comté, le 11 octobre dernier, avait entraîné de nombreux débats, dans les médias, autour du voile.
A l'époque , Coexister, organisation fondée sur la coopération interconvictionnelle et regroupant de jeunes juifs, chrétiens, musulmans, athées, agnostiques, bouddhistes, dénonçait un climat de haine à l'encontre des français de confession musulmane :
« Cette haine a dépassé le stade des prises de positions sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision pour trouver un nouveau théâtre d’expression au cœur d’une assemblée de la République (…) elle se banalise dans la bouche de nos représentants, élus, ministres et administrations ».