ARDHIS et AIDES dénoncent la discrimination envers les malades étrangers

 ARDHIS et AIDES dénoncent la discrimination envers les malades étrangers


Les personnes migrantes font l’objet d’une discrimination croissante de la part des autorités françaises, rapporte un rapport de l’ARDHIS et de AIDES. Les deux associations dénoncent les dérives des politiques migratoires et leur impact sur la santé des migrants.


L’édition 2018 sur rapport « VIH, hépatites, la face cachée des discriminations » de AIDES, élaboré avec l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l'immigration et au séjour (ARDHIS), est entièrement consacrée à la discrimination envers les migrants ayant besoin de soins.


Le rapport du service médical de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), rendu public le 15 novembre dernier, avait déjà confirmé les soupçons des associations en matière de délivrance de titres de séjour aux étrangers malades. Ces derniers ont chuté de 39 %, passant de 6 850 à 4 187 (hors renouvellement), d’après la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Un plancher jamais atteint ces dix dernières années.


Les constations de AIDES et de l’ARDHIS sont sans appel : « Nous savions que quelque chose de grave se passait. Mais là, c’est du jamais vu », s’emporte Aurélien Beaucamp, président de AIDES. Dans un communiqué les deux associations rappellent que le nombre croissant de refus de titre de séjour a des « conséquences (…) sur la vie de milliers d’étrangers gravement malades ».


Les refus se sont multipliés depuis 2016 en particulier pour les « personnes vivant avec le VIH ou une hépatite », indique le rapport. « Autant de personnes qui risquent la mort en cas d’expulsion vers leur pays d’origine », ajoutent les auteurs. Ce sont ainsi plus de 200 étrangers atteints du VIH qui ont vu leur dossier refusé en 2017.


L’OFII dénombre dans son rapport 6 % de refus de dossiers VIH en 2017. « Mais 6 %, cela représente plus de 200 personnes ! Que dit-on à ces personnes ? Rentrez mourir dans votre pays ? C’est abject », poursuit Aurélien Beaucamp.


AIDES demande l’accès au séjour pour toutes les personnes gravement malades résidant en France et venant de pays n’offrant aucune garantie d’accès aux soins, ainsi que le respect des orientations réglementaires du ministère de la Santé. Ce dernier a en effet rappelé qu’il n’est « pas possible de considérer qu’une prise en charge de qualité est garantie dans l’ensemble des pays en développement », rappelle le communiqué.


Autre motif de colère des ONG : le nombre important de rejets de demandes d’asile des personnes LGBT par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Ces refus sont généralement motivés par la remise en question des récits des demandeurs d’asile et des risques que ces personnes encourent dans leurs pays. Or, 71 pays continuent de pénaliser les personnes LGBTI+ par des peines de prison, de la torture ou des travaux forcés. 7 d’entre eux appliquent encore la peine de mort », indiquent les deux associations.


Rached Cherif


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