Accès à l’université : égalité menacée ?
Entre le « Plan Etudiants » et la réforme du baccalauréat, enseignants comme étudiants et lycéens redoutent l'installation d'un « élitisme républicain ».
Sélection
Le baccalauréat est le diplôme qui donne droit d'accès aux études supérieures. Cependant avec la mise en place, mi-janvier dernier, de la nouvelle plateforme nommée « Parcoursup », recueillant les vœux des lycéens pour leurs futures études, plusieurs acteurs universitaires et du secondaire mettaient déjà en garde contre un système qui favoriserait la sélection à l'entrée des universités :
« on va se débarrasser des candidatures les plus faibles, parce que ce sont les notes qui seront prises en compte. Chaque université met en place sa propre usine à gaz pour faire sa sélection. Donc, selon des critères qui ne sont pas nationaux, ce qui conduit à une rupture complète d'égalité de traitement des candidats » réagissait alors Matthieu Hély, président de l'ASES (Association des sociologues enseignants du supérieur).
Rassemblement
Si le « Plan Etudiants », combiné à la réforme du baccalauréat, devait améliorer l'accès aux études supérieures et réduire le taux d'échec en Licence, la sélection à l'entrée des universités n'est pas une contrepartie acceptable pour les organisations et syndicats lycéens.
Demain (15 mars), une manifestation lycéenne est organisée à l'appel du Syndicat Général des Lycéens, de la Fédération Indépendante Démocratique Lycéenne, de l'Union Nationale Lycéenne et de l'Union Nationale Lycéenne Syndicale et Démocratique, pour dénoncer le fait que « le gouvernement installe un élitisme républicain ».
Lycées à deux vitesses
« C'est par le biais d'une orientation et d'une spécialisation précoce que le gouvernement conforte la sélection sociale mise en place par le Plan Étudiants » s'inquiètent les organisations lycéennes.
Ces dernières font le même constat que les enseignants universitaires et du secondaire : « Cette réforme va vers la création d'un Lycée à deux vitesses entre les mieux dotés (…) qui auront donc un large panel de formations proposées et de choix disponibles (…) et les établissements les moins biens dotés (…) où les lycéens qui seront limités dans leurs choix et donc dans leur orientation ».
Les lycéens battront donc le pavé pour réclamer l'égalité des chances d'accéder à des études de leur choix, ce qui ne pourra se faire, selon eux, qu'avec « un investissement massif dans le système éducatif » et le « retrait immédiat du Plan Etudiants ».
Charly Célinain