SNU obligatoire : cafouillage gouvernemental
Olivier Véran, à l’issue du conseil des ministres du 20-09-2023, à l’Elysée. Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le Service national universel (SNU) ne sera pas obligatoire. Olivier Véran l’a assuré, après des propos équivoques de la secrétaire d’Etat chargée de ce projet.
Le porte-parole du gouvernement a dû recadrer la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse, Prisca Thévenot. « Personne n’a fait d’annonce, mais je vous redis l’état d’esprit qui est le nôtre: nous considérons que le SNU est un moment important dans la structuration de la vie d’un jeune », a affirmé Olivier Véran à l’issue du conseil des ministres. « Nous souhaitons envisager toutes les voies et moyens pour que le SNU puisse profiter à l’ensemble des générations qui sont concernées. (…) Par quelle voie, par quel moyen, pour qui, pour quand? Ca reste encore effectivement à éclaircir mais vous connaissez notre objectif ».
Généralisation ?
Le 19 septembre, les déclarations de la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse, Prisca Thévenot, ont relancé les spéculations sur le caractère obligatoire du SNU. Un projet promis par Emmanuel Macron en 2017 et dont les futurs contours restent flous. « L’enjeu, c’est de faire en sorte que ce SNU devienne un passage républicain pour toute une génération », a déclaré la secrétaire d’Etat. Prisca Thévenot a affirmé vouloir tendre vers une « obligation qui sera une généralisation ». « Sur une date précise ou sur les modalités de décision, ce n’est pas l’enjeu du moment », a-t-elle ensuite précisé.
« Mettre au pas la jeunesse »
Les propos de la secrétaire d’Etat ont fait bondir la Fidl, le syndicat lycéen, qui, dans un communiqué, a exhorté : « Ne laissons pas le gouvernement mettre au pas la jeunesse ». Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le SNU a été lancé en 2019. Il comporte un « séjour de cohésion » et une « mission d’intérêt général ». Il ne concerne pour l’instant que des jeunes volontaires, et sa généralisation se heurte à de vives résistances.
