Sexisme: le HCE relève une « polarisation » croissante

 Sexisme: le HCE relève une « polarisation » croissante

Rassemblement du collectif féministe NousToutes, à Paris, le 19 novembre 2022. JULIEN DE ROSA / AFP

Le Haut Conseil à l’Egalité constate un fossé entre des femmes « plus féministes » et des hommes plus sensibles aux discours « masculinistes ».

C’est ce qui ressort de son rapport annuel sur l’état du sexisme en France. Six Français sur 10 estiment qu’il est difficile d’être une femme. C’est le cas de 86% des femmes de 25 à 34 ans et de 66% des jeunes hommes.

45% des hommes de moins de 35 ans jugent qu’il est difficile d’être un homme, une idée qui progresse chez les jeunes hommes.

Sexisme au quotidien

Pour autant, le procès des viols de Mazan, où 51 hommes ont été condamnés pour des viols sur Gisèle Pelicot, a aidé à une « prise de conscience », selon le HCE.

Pour 65% des Français, cette affaire illustre le fait que « tous les hommes portent une part de responsabilité » en matière de violences sexistes et sexuelles.

De plus, environ 9 Français sur 10 « considèrent que les hommes ont un rôle à jouer dans la prévention et la lutte contre le sexisme ».

Le baromètre montre que les femmes sont confrontées au quotidien au sexisme: 86% d’entre elles ont déjà vécu une situation sexiste, et neuf sur dix ont adopté des stratégies d’évitement du sexisme au quotidien.

Prévention et lutte contre le sexisme

Les inégalités de traitement entre les hommes et les femmes sont citées dans le monde du travail (76%), dans la rue et les transports (71%) dans le monde politique (70%), dans la vie de famille (62%), dans les médias (48%).

Alors qu’une commission parlementaire doit publier demain, le 21 janvier, un rapport sur l’inscription du consentement dans la définition du viol, 35% des femmes indiquent avoir eu un rapport sexuel sans en avoir envie, devant l’insistance du partenaire.

Trois quarts des Français jugent importants la prévention et la lutte contre le sexisme. 9 sur 10 sont favorables à un programme à l’école pour comprendre la sexualité et prévenir les violences de genre, que le Haut Conseil à l’Egalité recommande de mettre en place.

Il préconise aussi de développer des « budgets sensibles au genre », pour analyser au niveau national, régional, communal, ce qui est dépensé pour les garçons et les hommes d’une part, pour les filles et les femmes d’autre part et « ajuster les politiques publiques ».