Sevran : récupération politique, traitement médiatique, SOS racisme s’indigne
Après la mort d’un homme de 33 ans, tué par un tir policier à Sevran, SOS Racisme regrette la récupération politique et le traitement médiatique de cette affaire.
« L’attention médiatique et politique sur la mort de ce père de famille d’origine haïtienne n’est pas le fruit d’une interrogation sur l’usage de la violence à l’encontre des hommes noirs dans les quartiers populaires », s’indigne SOS racisme dans un communiqué, suite à la mort d’un homme de 33 ans, prénommé Jean-Paul, à Sevran.
Samedi (26 mars), lors du contrôle d’une fourgonnette signalée volée, un tir des forces de l’ordre a touché et tué le conducteur. Se sont ensuivies plusieurs nuits d’échauffourées à Sevran et dans des villes voisines.
Le policier auteur du tir mortel a été placé en garde à vue pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». C’est ce qu’a déclaré le procureur de Bobigny Eric Mathais, dans un communiqué.
« show médiatique »
Mardi (29 mars), en visite dans un commissariat de Sevran, Eric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle, déclarait : « Nous éradiquerons la racaille comme il fallait terroriser les terroristes ».
Une formule, et un déplacement dans son ensemble, qui a fait bondir l’association contre le racisme qui dénonce « le show médiatique indigne auquel Eric Zemmour s’est livré dans la ville de Sevran qu’il semble avoir confondu avec une des multiples scènes de son très redondant spectacle raciste ».
Samedi dernier, Jean-Paul était tué à #Sevran par le tir d’un policier actuellement en garde à vue pour "violences volontaires ayant entraîné la mort".
Nous dénonçons le traitement médiatique de cette affaire et le comportement indigne qu'Éric #Zemmour a eu à Sevran. ⤵️ (1.2) pic.twitter.com/jSslqGf72v— SOS Racisme – #NonAuRacisme (@SOS_Racisme) March 31, 2022
Vigilance
Concernant le traitement médiatique de cette affaire, SOS racisme regrette qu’il soit « essentiellement concentré sur les violences consécutives à la mort et non sur la mort elle-même ».
A ce stade de l’enquête menée par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), les circonstances de la mort de la victime restent floues. L’association indique rester vigilante « quant à l’établissement d’une version crédible des circonstances de la mort de Jean-Paul ».
Samedi matin (2 avril), une « marche blanche », au départ d’Aulnay-sous-Bois, est organisée en mémoire de la victime.
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