Sevran : la garde à vue du policier prolongée
Ce policier est accusé de « violences volontaires ayant entraîné la mort ». Il a tiré et tué un homme au volant de sa camionnette le week-end dernier.
Il reste en garde à vue dans les locaux de l’IGPN, pour tenter de déterminer les circonstances du coup de feu qui a ôté la vie à Jean-Paul, cet habitant du quartier des Beaudottes.
Le drame s’est déroulé samedi dernier, à la mi-journée, quand un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois a voulu contrôler la fourgonnette signalée volée conduite par la victime.
Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et a fait usage de son arme au moment où la camionnette redémarrait brusquement.
Plainte pour meurtre
Grièvement blessé à l’omoplate gauche, le chauffeur est mort en fin d’après-midi à l’hôpital. L’autopsie a confirmé que le tir était à l’origine du décès. Les avocats de la famille ont annoncé avoir déposé à Bobigny une plainte avec constitution de partie civile pour meurtre, c’est-à-dire homicide volontaire.
Une marche blanche au départ d’Aulnay-sous-Bois est organisée samedi matin en mémoire de la victime. « Les forces de l’ordre doivent contribuer au travail de la justice dans un climat apaisé et serein, pour la manifestation et la recherche de la vérité », peut-on lire dans un communiqué du maire de Sevran Stéphane Blanchet.
39 interpellations
La mort de cet homme a provoqué cinq nuits consécutives de violences dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, limitrophes du quartier. A Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, villes populaires situées au nord-est de Paris, des véhicules et des poubelles ont été incendiés et des projectiles jetés sur les forces de l’ordre.
39 interpellations pour des faits de violences et dégradations ont eu lieu, dont plusieurs concernant des mineurs. Six condamnations ont été prononcées, selon un bilan du parquet.
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