Série de meurtres d’hommes musulmans au Nouveau-Mexique

 Série de meurtres d’hommes musulmans au Nouveau-Mexique

La police d’Albuquerque privilégie l’hypothèse de meurtres en série de musulmans

Quatre fusillades, quatre hommes morts en neuf mois à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Leur point commun : être musulmans. Les enquêteurs privilégient maintenant l’hypothèse d’un lien entre ces crimes. Ils demandent l’aide du public pour localiser le ou les suspects.

La police au Nouveau-Mexique dimanche a demandé l’aide du public pour localiser un « véhicule d’intérêt » dans leur enquête sur quatre meurtres d’hommes musulmans. Le maire d’Albuquerque, Tim Keller, a déclaré que les autorités de l’État travaillaient à assurer une « présence policière supplémentaire dans les mosquées pendant les périodes de prière » alors que l’enquête se poursuit dans la plus grande ville du Nouveau-Mexique. Environ 5000 musulmans y vivent sur une population totale de 565000 habitants.

La dernière victime, selon la police, a été abattue vendredi soir. Un meurtre qui a eu lieu, selon les dirigeants islamiques locaux, peu après que la victime ait assisté aux funérailles de deux autres personnes tuées au cours des dernières semaines. Ces trois hommes, ainsi que la toute première victime morte en novembre, étaient des hommes musulmans d’origine pakistanaise ou afghane.

La police a dit qu’elle traitait ces trois meurtres comme étant liés au meurtre de Mohammad Ahmadi, 62 ans, le 7 novembre. Cet Afghan a été tué par balle dans un parking à l’extérieur d’un supermarché et d’un café halal.

 

Police d’État, FBI et U.S. Marshals Service

La police a donné peu de détails sur le dernier meurtre, mais a décrit les trois premiers meurtres comme des embuscades. Le gouverneur Michelle Lujan Grisham les a qualifiés de « meurtres ciblés de résidents musulmans. »

Le président des États-Unis lui-même a publié un message sur Twitter dimanche pour exprimer sa solidarité avec la communauté musulmane. Ces « attaques haineuses n’ont pas leur place en Amérique », a affirmé Joe Biden. La police d’État du Nouveau-Mexique, le FBI et le U.S. Marshals Service participent également à l’enquête.

Les responsables de la police d’Albuquerque ont déclaré à une conférence de presse quelques heures plus tard qu’ils suivaient un certain nombre de pistes. Ils ont publié un bulletin avec des photos d’un véhicule qu’ils ont décrit comme un « véhicule d’intérêt » dans l’enquête. La police n’a pas précisé le lien entre le véhicule et la série de meurtres. Les enquêteurs n’ont pas non plus déterminé s’ils cherchaient un ou plusieurs suspects.

 

« Nous ne connaissons pas le motif » des meurtres

Les trois dernières victimes appartenaient à la même mosquée, selon Tahir Gauba, porte-parole du Centre islamique du Nouveau-Mexique. Les autorités cachaient l’identité de l’homme tué vendredi en attendant la notification de ses proches. Mais, M. Gauba a dit qu’il est mort peu après avoir assisté aux funérailles des deux victimes précédentes.

Muhammed Afzaal Hussain, 27 ans, directeur de la planification pour la ville d’Espanola, qui a immigré du Pakistan, est mort le 1er août à l’extérieur de son immeuble. Moins d’une semaine auparavant, Aftab Hussein, 41 ans, de la grande communauté afghane d’Albuquerque, a été retrouvé mort près du quartier international de la ville. Ce dernier a également fait partie de l’équipe de campagne de la représentante du Nouveau-Mexique au Congrès, Melanie Stansbury.

Lorsqu’on lui a demandé si les enquêteurs considéraient les meurtres comme des crimes haineux, le porte-parole de la police municipale, Gilbert Gallegos a répondu : « La haine est déterminée par le motif, et nous ne connaissons pas ce motif pour le moment. »