Sénatoriales : Hussein Bourgi, candidat dans les territoires
De toutes les élections, c’est sans doute celle que connaissent le moins bien les Français. Pourtant, les élections sénatoriales, qui vont se tenir le 27 Septembre 2020, vont désigner les élus de la seconde chambre du pouvoir législatif. Le candidat de 45 ans, Hussein Bourgi, président de la fédération PS de l’Hérault, a accepté que nous le suivions durant une journée de campagne.
Le rendez-vous est fixé Place du Peyrou, à Montpellier. Avec son arc de triomphe, son immeuble où a été tourné « L’emmerdeur » avec Lino Ventura et Jacques Brel et enfin sa statue majestueuse, le lieu est parfait pour démarrer la tournée de 200 kilomètres qui attend le candidat aux élections sénatoriales.
Le pas décidé, la carrure imposante et un lourd dossier dans la main, Hussein Bourgi n’a pas de temps à perdre. Avec Josiane une militante, le trajet démarre sur les chapeaux de roues avec ce « bureau » provisoire qu’est la Dacia rouge.
Car autant le dire, Hussein Bourgi est un « monstre » de travail. Quand son téléphone n’est pas en train de sonner pour une sollicitation, le conseiller régional PS à l’aménagement du territoire rectifie, corrige et appelle pour faire avancer ses dossiers. Une volonté et une détermination sans pareille pour celui qui a touché à la vie sociale dés son plus jeune âge au Sénégal.
Un héritage acquis au sein d’une famille franco-libanaise du Sénégal et dont est issu l’illustre Albert Bourgi, activiste et journaliste à Jeune Afrique et RFI.
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Début de militantisme à Montpellier
Bac en poche, le candidat aux élections sénatoriales poursuit ses études de droit à Montpellier. C’est là qu’il perçoit une différence majeur avec ses amis sénégalais et libanais. « Pendant plusieurs semaines, je ne les voyais pas en cours et ne comprenais pas pourquoi. Un matin, devant la préfecture, j’ai vu les longues files d’étudiants attendant patiemment pour leurs cartes de séjour. J’ai voulu agir. »
Hussein Bourgi intègre alors l’UNEF-ID, syndicat étudiant. Il en devient le président et il mènera à ce titre plusieurs combats. Apprentissage de la prise de parole en public, force du collectif, tractage,… Une école de la politique qui ne le quittera plus.
A la sortie de la faculté, il travaille à la direction départementale de la Poste. Un travail que beaucoup aurait trouvé rébarbatif ou peu intéressant mais où le futur candidat aux sénatoriales va apprendre la notion de territoire. « Je voyais le maire de Montpellier, Georges Frêche arriver à obtenir des bureaux de postes dans des quartiers en construction. D’un autre côté, les maires des petites villes avaient du mal à garder la leur. Or la poste avec les services publics de la santé et de l’éducation peuvent métamorphoser en bien ou en mal un territoire. »
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Un apprentissage politique auprès de Georges Frêche
Il se rapproche du maire de Montpellier et président de la région Languedoc Roussillon, Georges Frêche. Il intégrera son cabinet et continuera à collaborer avec Hélène Mandroux.
Après un poste de conseiller départemental suppléant, il se fait élire conseiller régional à l’aménagement du territoire sur la liste de Carole Delga dans la région Occitanie. Si son implantation locale est importante, il le doit aussi à son poste de premier secrétaire de la Fédération PS de l’Hérault, une des sections les plus importants du parti.
Intégré au bureau national, il sert de relais avec le national pour faire remonter les questions locales. « C’est une belle expérience. Ca me permet de partager avec d’autres élus locaux ce qu’il peut se passer dans notre région. J’ai rencontré des élus de Bretagne ou des Vosges. Récemment, ils m’ont demandé comment Michaël Delafosse, le maire de Montpellier avait mis en place la gratuité des transports en commun les week-ends. »
Première campagne pour une élection nationale
De cette expérience, il se lance pour sa première campagne aux sénatoriales. Une élection particulière puisqu’elle ne fait pas appel au suffrage direct. Ce sont les élus locaux qui décident quelle liste ils envoient. Et dans ce département de 8000 km2 et d’1,1 million d’habitants, les questions sont multiples. De l’urbain au rural, du tourisme de masse au tourisme champêtre, de la production viticole aux richesses de la mer, les dossiers ne manquent pas.
Lors de son périple avec une équipe de colistiers qu’il a choisi de petits villes ou villages du département, il va à l’encontre de ces élus. « Les élections sénatoriales sont particulières. Nous devons être à l’écoute et faire en sorte de pouvoir être un relais. Je ne suis pas seul. Ma colistière est par exemple maire d’un village de 34 habitants. Je forme une équipe capable de faire remonter les besoins et doléances. »
A Saint Pons de Thommières, on parle d’eau, d’handicap et d’aménagement du territoire. A Saint Génies de Fondetit, connue pour son emblème de la grenouille, c’est la viticulture, la présence des services publics et la décentralisation qui font débat. Lors de son périple, Hussein Bourgi rencontrera un maire de droite. « Je ne m’adresse pas qu’aux seuls élus PS. Je rencontre des élus communistes, écologistes, non inscrits et même de droite. Les étiquettes politiques sont moins prégnantes lors des sénatoriales. Ils veulent qu’on les écoute et les représente. Surtout quelq’un sur qui ils pourront compter. »
Décentralisation, Handicap, Environnement
Exténué par une journée pleine et un voyage long, Hussein Bourgi croit en sa chance mais surtout en celle de sa liste. Si certains pourraient considérer le Sénat comme un lieu fait pour des personnes d’un certain âge, il se défend de cette idée. « C’est important qu’une nouvelle génération soit aussi sénateur ou sénatrice. Nous devons aussi prendre le sens de l’importance qui se joue à ses élections sénatoriales. »
Décentralisation, Handicap mais aussi accès à l’éducation, voici quelqu’uns des chevaux de bataille que compte mener Hussein Bourgi au Sénat. Une tâche qui pourrait débuter après l’élection qui se tiendra dimanche 27 Septembre à la préfecture de Montpellier.