Selon l’OCDE, l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte à l’État
En faisant le ratio entre les impôts et les cotisations payés par les immigrés et les dépenses publiques de l’État, l’OCDE estime que les migrants ne font globalement pas perdre d’argent à l’État, voire lui rapportent davantage.
Il y a les fantasmes et la réalité ! Dans une étude publiée ce jeudi 29 octobre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) explique que le coût de l’immigration pour les États s’équilibre et peut même être positif. « Dans tous les pays, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation », écrit l’organisation internationale.
Ce rapport de l’OCDE porte sur ses 25 États membres pour la période qui s’étend de 2006 à 2018. En France, la contribution nette des personnes nées à l’étranger est de 1,02% du PIB, elle est donc légèrement excédentaire. Alors que « le coût que peut représenter l’immigration focalise le débat public en France », regrette le chef de la division Migrations de l’OCDE, Jean-Christophe Dumont. « On montre que cette question ne devrait pas nous obséder, car quand on fait le compte, on observe que la contribution est positive jusqu’à la prise en compte des dépenses militaires et de la dette publique ».
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Les auteurs du rapport expliquent qu’en effet, lorsque le budget de la défense et le remboursement de la dette publique, qui ne concernent pas que les immigrés mais toute la population, sont pris en compte, la contribution devient négative pour la France, comme pour la moyenne des 25 pays étudiés. « L’impact budgétaire des immigrés est faible », résume Ana Damas de Matos, auteure de l’étude, battant en brèche les discours de certains politiques.
Cette étude est la première sur le sujet depuis 2013, mais de précédentes ont abouti aux mêmes conclusions. Et l’OCDE va plus loin, s’appuyant sur le manque d’intégration des immigrés sur le marché du travail : en simulant un taux d’emploi similaire au reste de la population, les immigrés pourraient générer 0,2% du PIB supplémentaires pour les comptes publics. « La politique d’intégration, ce n’est pas une dépense, il faut voir ça comme un investissement. Avec un retour sur investissement », conclut Jean-Christophe Dumont.
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