Sécurité : Une étude épingle le modèle français de maintien de l’ordre

 Sécurité : Une étude épingle le modèle français de maintien de l’ordre

Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La Défenseure de droits expose les limites du maintien de l’ordre « à la française » et rappelle ses solutions pour l’améliorer.

 

Étude

« Désescalade de la violence et gestion des foules protestataires. Quelles(s) articulation(s) en France et en Europe aujourd’hui ? ». C’est le titre à rallonge mais explicite de l’étude publiée aujourd’hui (29 novembre) par la Défenseure des droits, réalisée par des chercheurs, avec la participation de la police et de la gendarmerie nationale, qui questionne le modèle français de maintien de l’ordre.

Sur la période de décembre 2018 à juin 2021, cette étude analyse les « dynamiques de la violence au sein des manifestations, le cadre juridique des manifestations, les outils du maintien de l’ordre ».

Formation ?

L’émergence des manifestations de Gilets jaunes a radicalement changé les pratiques des forces de l’ordre. Changements rendu nécessaire par ces nouvelles formes de contestation.

Pour faire face, l’étude montre comment les forces de l’ordre ont dû avoir recours aux forces de locales de sécurité. Ces dernières étant jugées « insuffisamment formées aux situations de maintien de l’ordre visant la mise à distance des foules » par les chercheurs, qui déplorent une « inadéquation se traduisant souvent par la mise en danger des manifestants ».

Nouveau schéma national

La parution de l’étude correspond également à la publication prochaine, par le gouvernement, d’une nouvelle version du schéma du maintien de l’ordre (SMNO).

En juin dernier, le Conseil d’Etat, saisi par plusieurs associations et syndicats, a jugé plusieurs points du SNMO, présenté en septembre dernier par Gérald Darmanin, illégaux. Parmi eux, la très contestée technique de l’encerclement des manifestants, plus communément appelée « la nasse ». L’institution a également annulé l’obligation de s’éloigner, pour les journalistes, en cas d’ordre de dispersion.

La Défenseure des droits rappelle ses recommandations pour un meilleur maintien de l’ordre. Notamment la nécessité de développer le dialogue, la concertation, et de « renforcer la formation initiale et continue des forces chargées de l’ordre public ».

 

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