« Sécurité globale » : déjà des atteintes à la liberté d’informer
La manifestation contre la proposition de loi de « Sécurité globale » a été marquée par des atteintes à la liberté d’informer. Une nouvelle manifestation aura lieu samedi.
Interdiction
« Un journaliste de France 3 Ile-de-France a été interdit d’exercer sa profession et placé en garde à vue, toute la nuit du 17 au 18 novembre », selon le Syndicat national des journalistes (SNJ).
Dans un communiqué, le syndicat détaille l’interpellation de ce journaliste lors de la manifestation contre la proposition de loi de « Sécurité globale » (17 novembre). Ce dernier aurait fait valoir son droit de filmer la manifestation avec son portable, en sa qualité de journaliste.
Les policiers ne l’ont pas entendu de cette oreille, le journaliste a été emmené au « commissariat du 17ème arrondissement pour une garde à vue qui a duré jusqu’à ce mercredi 18 novembre à midi ». Motif : « participation à un attroupement non armé, en application des règles de droit en vigueur » selon la préfecture de Police (Paris), qui indique que le journaliste a écopé d’un rappel à la loi.
>> Lire aussi : Loi de « sécurité globale » : avis défavorable de l’ONU
Rendre compte ?
Suite aux incidents ayant émaillé la manifestation, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, affirmait hier (18 novembre) que les journalistes devaient se rapprocher des préfectures en amont des manifestations pour « pouvoir rendre compte, faire [leur] travail ».
Suite au tollé provoqué par ses propos, il a rectifié le tir dans un tweet le soir-même, indiquant que le schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) « prévoit que les journalistes peuvent, sans en avoir l’obligation, prendre contact avec les préfectures en amont des manifestations ».
Des dispositions qui laissent le SNJ perplexe par rapport à la proposition de loi de « Sécurité nationale » : « Nous ne croyons pas le ministre de l’Intérieur quand il affirme que cette loi garantirait aux journalistes la possibilité de filmer et diffuser librement des actions de police ».
>> Lire aussi : Les voix se multiplient contre la loi de « sécurité globale »
Violences
La ligue des droits de l’Homme (LDH) a également rapporté plusieurs cas de violences de la part des forces de l’ordre. « Au moins six reporters d’image ont également été pris pour cible. Trois d’entre eux ont subi des violences, notamment des coups de matraque (…) Deux observateurs de l’Observatoire parisien des libertés publiques (…) ont également reçu des coups » selon la LDH.
Des atteintes à la liberté d’informer qui font désordre alors que l’examen de la proposition de loi de « Sécurité globale » est en cours à l’Assemblée nationale. Pour toutes ces raisons, la LDH, le SNJ ainsi que de nombreux syndicats et organisations, appellent à une nouvelle manifestation contre la proposition de loi de « Sécurité globale ».
Rassemblement prévu samedi 21 novembre, place du Trocadéro à Paris et « dans de nombreuses autres villes ».