Sciences Po Paris: mise en retrait de son directeur
Les instances de Sciences Po examinent la mise en retrait jusqu’au 29 janvier de Mathias Vicherat, entendu par la police dans une affaire de violences conjugales.
Dans un message adressé à toute l’école, il a « proposé de se mettre provisoirement en retrait de ses fonctions ». Jusqu’à demain, le 14 décembre, trois réunions ont lieu à Sciences Po Paris : le conseil de l’institut, le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques et le conseil social et économique.
Hier, la mise en retrait a été votée par 22 voix pour et 8 voix contre et la décision a été prise « de confier à ses collaborateurs l’intégralité de ses compétences, jusqu’au 29 janvier ». D’ici là, une commission rassemblant les différents bureaux pourrait étudier les modalités permettant au directeur de Sciences Po de reprendre ses fonctions à l’issue de sa mise en retrait ou de prolonger cette mise en retrait pour une durée globale n’excédant pas trois mois.
Aucune ITT
Mathias Vicherat et son ex-compagne Anissa Bonnefont s’accusent réciproquement de violences conjugales. Ils ont tous les deux été placés en garde à vue le 3 décembre dernier, avant d’être remis en liberté.
Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris. Le ministère public a indiqué que ni le directeur ni son ex-compagne n’ont souhaité déposer plainte et aucune incapacité totale de travail n’a été relevée, dans cette affaire.
Priorité absolue
Mathias Vicherat répète qu’il « conteste les actes de violence qui ont été rapportés par la presse et sur les réseaux sociaux ». Peu après son arrivée à la tête de Science Po Paris fin 2021, il avait décrété « priorité absolue » les violences sexistes et sexuelles.
Depuis l’annonce de cette affaire, une cinquantaine d’étudiants a bloqué le campus. Et on comprend la vivacité des réactions, Sciences Po reste traumatisé par l’affaire Olivier Duhamel. En 2021, le président de la Fondation nationale des sciences politiques avait démissionné après les révélations du livre de Camille Kouchner « La familia grande ». Et le directeur de l’IEP, Frédéric Mion, avait également dû quitter son poste, admettant avoir eu connaissance de rumeurs concernant Olivier Duhamel.