Le coronavirus, les Arabes et l’innovation
Que ce soit ces migrants qui accompagnent le Pr Raoult à Marseille, le Dr Mouhsine Lakhdissi, qui avance, avec son équipe, à grand pas vers la finalisation du masque intelligent MIDAD ou le belgo-marocain Moncef Slaoui en charge du vaccin par Donald Trump, les exemples ne manquent pas. Les scientifiques arabes sont à l’honneur en ce moment et leurs compétences sont enfin reconnues du grand public.
Connaissez-vous le virologue franco-marocain, Monsef Benkirane, qui avance à grand pas sur la lutte contre le VIH, la saoudienne Niveen M. Khashab qui s’illustre dans les nanotechnologies, la jordanienne Areej Abuhammad qui a créé le 1er laboratoire de cristallographie de protéines dans son pays ou encore la biologiste tunisienne Ibtissem Guefrachi, qui travaille à la découverte d’une nouvelle génération d’antibiotiques issus du monde végétal ? La liste est longue et nous les avons mis en avant lors de deux séries de plusieurs articles (ces chercheurs arabes à la pointe et ces femmes arabes qui font progresser la science.)
Ils sont discrets et ne font pas de vagues dans les médias. Même le Pr Raoult, le plus médiatique d’entre eux, n’est pas en reste et souhaite à terme retrouver l’anonymat qui sied aux chercheurs. La recherche supporte mal la précipitation, le manque de moyens ou les freins administratifs. A ce titre, l’ingéniosité que l’on peut retrouver dans les 3 pays du Maghreb, ne peut que nous réconforter sur l’évolution positive de la science dans les pays Arabes.
Au Maroc, il y a eu l'emblématique masque MIDAD mais aussi un respirateur artificiel à bas couts, des travaux sur la purification de l’air dans les hôpitaux, etc… Des innovations qui ne restent pas l’état de plan et obtienennt la permission d'accélérer les fondamentaux pour la conformation. Ainsi, le masque MIDAD pourrait être commercialisé rapidement et le Dr Mouhsine Lakhdissi a annoncé mettre l’application en open source. Et c’est sans doute l’une des raisons de cette démocratisation de la science de part le monde. Les possibilités de libre redistribution, d’accès au code source et de création de travaux dérivés mettent en œuvre la collaboration plutôt que le partage, la solidarité plutôt que l’individualisme.
Dés lors, pas étonnant de voir surgir des innovations qui seront sans doute déterminantes dans le futur. Ainsi, en Algérie, à Sidi Bel Abbes, une startup algérienne, Gene Life Sciences vient de réussir à élaborer un kit de détection du COVID19. Le coût moyen, validé par l’institut Pasteur d’Alger, ne dépasse pas les 1000 dinars (7 euros) contre 6000 pour ceux importés (43 euros). Comme pour les masques MIDAD (15 euros), les équipes de recherches des pays du Maghreb ne visent pas les bénéfices à outrance. On est sur du pratique, du réel et du concret. Une sorte de bon sens près de chez vous !
Et si la question des moyens peut faire défaut des fois sur des projets, les investisseurs ont changé. Dorénavant, les scientifiques s’exportent et le monde arabe tente de trouver des nouveaux chemins d’études et de financement. Les émissions dans les pays du Golfe pullulent, ces dernières années, pour mettre en avant les scientifiques. Le niveau a bel et bien augmenté. Les anciens d’école font jouer leurs réseaux et leurs connaissances. On est dans le collaboratif. Ainsi en va t’il en Tunisie, de plusieurs innovations de membres (ou anciens membres) de l’ISET (Instituts supérieurs des études technologiques) : robot téléguidé pour désinfecter les chambres, tunnel de désinfection pour les hôpitaux.
Dans ce contexte, l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers (ENSAM) de Casablanca a décidé d’organiser son 4ème forum en partenariat avec OCP Technology, un E-Forum, consacré à l’ingénierie au service de la santé (COVID-19). Une première journée où nous aurons le plaisir de vous présenter à 14h30 heure marocaine (16h30, heure française) des innovations sur les équipements de protection individuelle, de ventilation artificielle, de détection, de test et de désinfection. Ces interviews seront diffusées sur notre chaine Facebook Live et Youtube Live. S’en suivra une deuxième journée (le 20 mai) autour du marché du travail après COVID-19 que nous animerons sur nos réseaux sociaux.
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Série Société : Ces chercheurs arabes à la pointe
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