Climat : les scientifiques appellent à désobéir

 Climat : les scientifiques appellent à désobéir

Sur les cuves de ciment


1 000 scientifiques ont pris la parole pour faire part du constat suivant : la crise climatique et environnementale est plus sévère que prévue.


Tribune


« Nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…) » c'est le constat accablant que livrent 1 000 scientifiques français, de toutes disciplines confondues, dont Milan Bouchet-Valat, sociologue à l’Institut national d’études démographiques (Ined) ou Dominique Bourg, philosophe et professeur émérite de l’Université de Lausanne (Suisse), dans une tribune parue dans le journal Le Monde (20 février). Une prise de parole qui intervient quelques jours après le 9 février, date butoir à laquelle, selon l'Accord de Paris, les Etats signataires devaient déposer leurs nouveaux plans climatiques (NDCs soit Contributions déterminées au niveau national) auprès des Nations Unies. La Norvège, les Iles Marshall et le Suriname, sont les seules nations à avoir respecté cette date.


Réchauffement et migrations


Selon le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) paru en septembre dernier : « Un réchauffement de 1,5 °C entraînera une élévation du niveau des mers de 26 à 77 cm d’ici 2100, atteindre un réchauffement de 2 °C accroîtrait cette élévation de 10 cm supplémentaires » selon les experts qui prévoient un déplacement de 280 millions de personnes pour un réchauffement de 2°. Cependant les signataires de la tribune sont bien plus pessimistes : « les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins + 3 °C d’ici à 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les + 1,5 °C est désormais hors d’atteinte ».


Virage vert ?


La semaine dernière (13 février), devant la Mer de glace de Chamonix, Emmanuel Macron lançait une dynamique d'engagement pour la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. Parmi les actions mises en place, la création de l’Office français de la biodiversité (OFB), fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Un « virage vert » peu convaincant pour les membres d'EELV qui y voient  une manœuvre électoraliste à quelques encablures des élections municipales.


Désobéissance


« Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd'hui » exhortent les scientifiques. Pour ces derniers, le changement viendra des citoyens et appellent à la désobéissance civile aux côtés d'organisations comme Youth For Climate ou encore Extinction Rébellion qui travaillent à alerter sur l'inaction climatique.