Scandale Ben Battouche. Brahim Ghali exfiltré vers l’Algérie
Le chef du front polisario Brahim Ghali a entamé le voyage de retour à Alger, mardi 1er juin dans la soirée, a annoncé le journal espagnol El Pais. Une sortie par la petite porte de Ben Battouche dans un scenario d’évasion déguisée pour fuir la justice espagnole.
Brahim Ghali a quitté l’hôpital de San Pedro de Logroño, où il était admis depuis le 18 avril dernier, et s’est rendu à l’aéroport de Pampelune (Navarre) pour prendre un vol pour Alger. L’avion affrété par l’Algérie a décollé à 1 h 40, heure de Madrid, selon le média espagnol.
Le chef des milices du polisario profite ainsi de la décision du juge du tribunal national Santiago Pedraz de ne pas prendre de mesure coercitive à son égard, le laissant libre de quitter le pays, où sa présence, pour raison médicale, est à l’origine d’une crise entre Rabat et Madrid.
Ghali a été interrogé par un juge depuis l’hôpital espagnol où il est soigné pour Covid-19, mardi 1 juin. Il a nié toute responsabilité lors de cette audience. Visé par deux plaintes pour « tortures » et « génocide », Ghali a nié toute responsabilité devant le juge qui l’auditionnait en Espagne.
Citant des sources policières, le média en ligne El Confidencial a affirmé qu’un avion du gouvernement algérien, soutien du Polisario, avait décollé mardi matin en direction de Logroño pour récupérer le leader sahraoui, avant d’être dérouté à mi-chemin.
Questionnée à ce sujet, la porte-parole du gouvernement espagnol Maria Jesus Montero a indiqué « ne pas avoir connaissance d’un quelconque vol qui aurait été renvoyé ou arrêté ».
Deux plaintes majeures ont été retenues par la justice espagnole contre le chef des séparatistes du polisario, admis depuis le 18 avril dans un hôpital espagnol dans des conditions obscures sous une fausse identité algérienne.
La première pour “tortures” est déposée par Fadel Breika qui accuse le chef des séparatistes d’être le responsable de son enlèvement durant la période allant du 18 juin 2019 au 10 novembre de la même année.
La deuxième pour “génocide”, “assassinat”, “terrorisme”, “crimes contre l’humanité” et “enlèvement”, entre autres, est déposée par l’Association sahraouie basée en Espagne pour la défense des droits de l’Homme (ASADEDH).
Ghali figure parmi les vingt-huit membres du groupe séparatiste et hauts responsables du gouvernement algérien qui ont été dénoncés par l’ASADEDH et d’autres victimes, en août 2012. Plusieurs victimes de ce tortionnaire, qui avaient déposé des plaintes à son encontre, réclament aujourd’hui son arrestation et son jugement.
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