Sauvetage en Méditerranée : des ports de débarquements sûrs, mais éloignés
Plus de 300 personnes migrantes ont été sauvées en Méditerranée la semaine dernière. Cependant, avec la loi italienne, le port sûr de débarquement est rapidement attribué mais de plus en plus loin.
361 personnes migrantes ont été secourues la semaine dernière, en l’espace de 48 heures. Elles ont été recueillies à bord de l’Ocean Viking, navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée. Celle-ci précise que, lors du premier sauvetage, 25 personnes ont pu être sauvées et mises en lieu sûr, d’une embarcation où 60 autres sont décédées avant l’arrivée du navire.
Par la suite, l’Ocean Viking a effectué trois autres sauvetages pour recueillir un total de 336 personnes. À bord, c’est la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) qui est chargée d’apporter les premiers soins aux rescapés.
Urgence
« La moitié des rescapés sont très jeunes – des enfants ou des adolescents – et beaucoup sont dans un état physique et mental extrêmement fragile (…) Les équipes médicales à bord de l’Ocean Viking ont assuré les premiers soins et fourni des articles d’hygiène essentiels, de la nourriture et de l’eau. Mais les personnes rescapées ont besoin de toute urgence de soins à terre », alerte Jennifer Vibert, responsable des opérations de la FICR dans un communiqué (16 mars).
Face au peu de moyens financiers et humains dédiés à la recherche et au sauvetage de personnes migrantes, accordés par l’Union Européenne, les navires affrétés par des ONG et autres membres de la société civile regrettent d’être empêchés dans leurs missions de sauvetage, notamment par la législation italienne.
Port sûr mais loin
Afin de débarquer les 336 rescapés restant recueillis entre le 13 et le 15 mars, l’Ocean Viking a été dirigé vers le port d’Ancône, situé plus au nord de l’Italie, par les autorités italiennes. Du temps supplémentaire à naviguer durant lequel les rescapés ne sont pas soignés. Une conséquence directe du décret « Piantedosi ».
Portant le nom du ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, ce décret, adopté le 2 janvier 2023, oblige les navires de sauvetage des ONG à se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes, juste après un premier sauvetage.