Sara Bellali, chercheuse au coeur de la crise de la COVID-19
Prise sous l’aile du professeur Didier Raoult, la jeune microbiologiste, Sara Bellali étudie les bactéries du tube digestif. Si elle continue ses travaux de thèse à Marseille, elle y est aussi ingénieure à l’Institut hospitalo-universitaire et garde l’idée de venir en aide au Maroc.
Originaire de Casablanca, Sara Bellali y obtient son baccalauréat avant d’y obtenir un master international en biologie à la faculté des sciences, en collaboration avec la fac de médecine d’Aix-Marseille. “A ce moment-là, j’avais comme projet de partir aux Etats-Unis, je voulais travailler sur l’oncologie, je détestais la microbiologie, j’avais toujours de mauvaises notes, mais mon stage de master a changé ma vie”, raconte-t-elle aujourd’hui.
Un brevet et des tests en cours
Ce stage, elle le fait à Marseille – où elle reste six mois –, avec le désormais célèbre professeur en microbiologie et spécialiste des maladies infectieuses Didier Raoult. “Ça été très difficile au début, de quitter ma famille, explique la scientifique. C’était la première fois, mais je me suis habituée rapidement à la vie phocéenne.” Lors de son stage, Sara Bellali travaille sur les bactéries du tube digestif et découvre trois nouvelles espèces. A la fin de cette période, elle retourne au Maroc pour sa soutenance de master, mais revient très rapidement en terres marseillaises, pour poursuivre sa thèse avec le professeur Raoult.
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Durant quatre années, elle travaille ainsi sur la greffe fécale. “La transplantation fécale se faisait déjà en France pour les infections, dit Sara Bellali. On procédait par coloscopie avec un tuyau, c’était délicat pour les patients qui devaient être hospitalisés. Mon objectif de thèse était de faciliter cette greffe fécale en donnant des gélules aux patients contenant des matières fécales lyophilisées. J’ai inventé un milieu de conservation qui a fait l’objet d’un brevet, pas encore commercialisé. Les tests sont en cours.”
Une morphologie des virus
Avant la fin de sa thèse, le professeur Raoult lui propose de travailler avec lui en collaboration avec une compagnie japonaise, ce qui lui permet de terminer ses travaux tout en exerçant comme ingénieur. “On mène de nombreux projets, on utilise le microscope pour identifier des bactéries et des virus, comme pour la Covid-19. On a pu évaluer de nombreux échantillons de Covid et on a optimisé une stratégie qui permet d’identifier les virus en fonction de leur morphologie. Le virus de la grippe est un peu allongé, les coronavirus sont très circulaires avec une couronne. Cette recherche a fait l’objet d’un article qui va être publié.”
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Très attachée à son pays, elle compte créer une association mondiale, “qui va regrouper tous les chercheurs marocains disséminés à travers le monde afin de collaborer sur des projets qui aideront le Royaume et un jour, créer notre propre laboratoire”. En contact avec le ministre de l’Education supérieure marocain, Sara Bellali se tient prête à animer des conférences une fois la crise terminée afin
de réaliser un de ses grands objectifs : “Apporter mon savoir à mon pays”.
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