Hôpitaux : l’ARS Grand Est annonce des suppressions de postes

 Hôpitaux : l’ARS Grand Est annonce des suppressions de postes


Au début, on a cru à une blague, une fake news. Hélas, l'information est bien vrai. En pleine crise sanitaire, et alors que la région Grand Est est la plus touchée, Christophe Lannelongue, directeur de l'Agence Régionale de Santé a annoncé la suppression de 598 postes et 174 lits à l'hôpital de Nancy. Pour se justifier devant le tollé, il indique, "faire son boulot"


Le directeur de l'Agence Régionale de Santé a le sens du timing. Alors que la région Grand Est est incontestablement la région la plus touchée de France, Christophe Lannelongue a créé la polémique avec un projet nommé "Copermo". Copermo (Comité Interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins) est l'acronyme barbare pour un plan d'économies pour l'hôpital de Nancy visant à supprimer 598 postes et 174 lits.


En 2019, il avait entériné ce plan pour assainir les finances de l'hôpital. Le deal était le suivant : des efforts contre une aide financière des collectivités locales et de l'Etat. Alors que les syndicats dénoncaient un "plan d'économies et des conditions de travail et d'accueil au bord de la rupture."


Avec le coronavirus, tous les politiques, qui avaient pourtant entériné le plan, l'ont jeté aux oubliettes. Laurent Hénart, le maire de Nancy, a parlé de "mort" de Copermo. Mathieu Klein, le président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, a insisté pour mettre "un terme à la fermeture de lits et aux 598 suppressions de postes envisagées." De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran estime que "tous les plans de réorganisation" étaient pour l'instant "suspendus".


Mais Christophe Lannelongue persiste et signe. Lors d'une interview hier matin avec France 3 Lorraine, le directeur de l'ARS rappelle :"Moi, je fais mon boulot. J'applique ce que le ministère a décidé." Dénoncant un procès politique, il maintient que son plan est "fantastique outil de progrès". 


Les ARS (Agences Régionales de Santé) ont été vivement critiquées comme nous le rappellions dans un article. Même François Fillon, qui les avaient pourtant mis en place, a dit regretter de les avoir instauré. "En créant les ARS, nous avons échoué", avait t'il déclaré en 2015.


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