Déconfinement : Quel accès à la santé pour les plus précaires ?
Avec la crise du Covid-19, les conditions d'accès à la santé pour les plus précaires sont devenues plus compliquées. Le déconfinement n'effacera pas tous les problèmes.
Quel déconfinement ?
Les conditions drastiques du confinement lié à la cirse du Covid-19 ont mis en exergue la dégradation de la santé des personnes les plus précaires.
A quelques jours du déconfinement, France Assos Santé et le collectif Alerte appellent à la vigilance quant aux difficultés qui pourraient perdurer après le 11 mai :
« l’accès aux droits est difficile faute de continuité des services publics en présentiel, de capacité de ces populations à faire des démarches, notamment numériques, multipliant les points de rupture dans les parcours de santé ».
Accès aux droits
Fin 2019, le gouvernement mettait en place des mesures concernant la couverture santé des migrants, dont l'instauration d'un délai de carence de trois mois pour l'accès à la couverture santé de base pour les demandeurs d'asile (PUMa).
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé à l'époque, expliquait que « les soins hospitaliers vitaux, les maladies infectieuses, les soins délivrés aux femmes enceintes et nouveaux nés, et le délai de carence n'est pas applicable aux enfants mineurs ».
Pour les associations, il est « indispensable » de revenir sur ces mesures prises en fin d'année dernière qui ne sont pas « compatibles avec les impératifs de santé publique, soulignés aujourd’hui par la crise sanitaire ».
Dépistage
Les personnes les plus précaires, et notamment celles qui sont à la rue, sont les plus vulnérables face à une contamination. C'est pourquoi, dans le cadre du déconfinement, France Assos Santé et le collectif Alerte demandent la mise en place d'une large et réelle « stratégie de dépistage » ainsi que la mise à disposition de masques gratuits.
En outre, les associations qui sont intervenues sur le terrain pendant le confinement, en respectant les mesures exceptionnelles requises et les gestes barrières, incitent les autorités à anticiper d'éventuelles prochaines crises : « Pour les collectivités territoriales et l’État, il est urgent de capitaliser les expériences associatives afin de construire un plan de prévention en amont de toute crise (construire et assurer la mise en œuvre des réponses aux besoins fondamentaux) ».