Sans nouveau gouvernement, une rentrée scolaire dans l’incertitude
Évaluations en école primaire, groupes de niveau, des réformes impopulaires doivent être mises en place en cette rentrée. Sans nouveau ministre, sans cap clair, l’éducation est dans l’incertitude.
L’incertitude et le mécontentement dominent cette rentrée scolaire 2024, marquée par les projets de la ministre de l’Éducation démissionnaire, Nicole Belloubet. Cette année s’amorce dans une configuration inédite.
Si la future politique menée est, de fait, floue, l’avenir immédiat comporte une certitude : un consensus de trois syndicats enseignants a émergé contre la généralisation des évaluations dans les classes de primaire (du CP au CM2).
« Elles ne concernent pas tous les champs de l’éducation car elles sont très centrées sur le français, les maths, et en lecture, on évalue la fluence et pas la compréhension », pointe Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp (Syndicat des Instituteurs et Professeurs des écoles), dans une déclaration à l’AFP.
Hier (26 août), les syndicats ont appelé à faire grève, dans les écoles maternelles et élémentaires, dès le 10 septembre.
Quelle ligne directrice ?
La grève sera également l’occasion de réclamer de meilleures conditions de travail dans les écoles. Mais les réclamer à qui ? Le ministère de l’Education nationale, comme le gouvernement, est, à ce jour, un navire sans capitaine dont la prochaine direction politique est impossible à deviner.
Nicole Belloubet continue de tenir la barre, mais Guislaine David (SNUipp) pose la question : « Que va-t-elle donner comme ligne directrice ? Celle de la circulaire de rentrée, écrite avant la dissolution et les élections législatives, qui est la ligne directrice d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, mais qui n’est pas celle voulue par les Français, ni par les enseignants ? ».
La ministre de l’Education nationale démissionnaire donnera sa conférence de presse de rentrée, aujourd’hui (27 août).
Directives plus claires
« Il va falloir fixer un nouveau cap pour l’école dans les prochaines semaines, d’ici au vote des prochaines lois de finances qui vont intervenir courant octobre et courant novembre (…) il va nous falloir des directives beaucoup plus claires et une orientation politique que nous n’avons pas pour l’instant », prévient la secrétaire nationale éducation et pédagogie du Syndicat national Unsa des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN-Unsa), Audrey Chanonat (France info).
Cette dernière revient d’ailleurs sur la mise en place des groupes de niveau, faite de façon disparate, « avec les moyens qui nous ont été donnés et avec les contraintes qui sont les nôtres ».
Les personnels de l’éducation feront ce qu’il faut pour que la rentrée (2 septembre) se déroule bien. Et ce, en attendant de connaître l’identité mais surtout la politique menée par le nouveau ministre de l’Education.