Sahara. « Un plan d’autonomie substantielle est l’unique solution »
Pour Ahmed Rahhou, ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, intervenant dans une réunion par visioconférence de la délégation pour ses relations avec les pays du Maghreb du Parlement européen tenue lundi 22 mars, elle a été l’occasion de revenir sur les sujets qui impactent fortement la relation stratégique entre le Maroc et l’UE, notamment le conflit du Sahara.
« Nous attendons une prise de position plus dynamique de l’UE sur nos provinces sahariennes pour pouvoir aller de l’avant dans le cadre de la solution d’autonomie », a déclaré l’ambassadeur du Maroc. Se référant à la dernière décision relative à la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, Ahmed Rahhou a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une décision qui conforte la relance du processus onusien dans le cadre de l’autonomie.
Pour un Maghreb fort, stable et prospère
L’ambassadeur a annoncé qu’ « un plan d’autonomie substantielle est l’unique solution à ce conflit, et d’ailleurs cette perception est partagée par de très nombreux pays dans le monde y compris des pays européens ». Il a insisté sur les aspects de stabilité et de sécurité dans la région, conditions nécessaires pour construire un « Maghreb fort, stable et prospère ». Ahmed Rahhou a déclaré que « le Maroc a toujours été, à côté de l’Europe, un apporteur de paix et de stabilité. C’est ce que nous sommes en train de faire dans le dossier libyen, par exemple où nous prônons une solution venant des libyens eux-même et c’est ce qui semble se dessiner aujourd’hui. Nous sommes heureux et fiers d’y avoir contribué ».
>> Lire aussi : Le Maroc engagé jusqu’à la résolution de la crise libyenne
Revenant sur la politique de voisinage, Ahmed Rahhou a précisé que le Maroc s’est montré favorable à la majorité des projets phares retenus dans le cadre de cette politique et que « c’est le pays qui a le plus d’accords, le plus de liens et d’imbrications dans les différentes politiques et priorités européennes. Il aspire à ce titre à ce que son statut avancé avec l’UE soit une réalité pas seulement en ce qui concerne les programmes économiques, mais aussi en matière de concertation sur les sujets qui le touchent directement ».
Le Maroc, un acteur décisif dans le Maghreb
Le Royaume souhaite plus de concertation s’agissant des décisions européennes qui l’impactent sur les différentes problématiques telles que les politiques fiscales, migratoires, environnementales, sécuritaires, etc. De son côté, Andrea Cozzalino, président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb du Parlement européen, a souligné que « le Maroc est un pays de référence pour l’Europe, un acteur décisif dans la région du Maghreb, un pays de grande stabilité et un élément important pour la politique de voisinage de l’UE et tout le continent africain ». Pour Nicolas Bulte, représentant du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), « ce partenariat est l’un des vétérans entre l’Europe et le monde méditerranéen ».
Cette réunion a été l’occasion pour plusieurs eurodéputés d’insister sur le caractère stratégique des relations avec le Maroc et d’emprunter le chemin du dialogue et de la concertation pour traiter tous les sujets d’intérêt commun.
Hier, le lundi 22 mars, Ahmed Rahhou a été nommé par le Roi Mohammed VI président du Conseil de la Concurrence.
>> Lire aussi : Maroc. Un appui international à l’initiative d’autonomie au Sahara