Sahara/ONU. Des membres du Conseil de sécurité préoccupés par la renonciation du polisario au cessez-le-feu

 Sahara/ONU. Des membres du Conseil de sécurité préoccupés par la renonciation du polisario au cessez-le-feu

ONU / Genève. Dursun Aydemir / ANADOLU AGENCY / AFP

La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue mercredi 21 avril, pour discuter du différend régional autour du Sahara marocain, sur fond de difficultés à nommer un nouvel émissaire onusien, s’est achevée sans aucune déclaration.

 

Selon des sources diplomatiques, le Conseil a échoué à faire adopter une déclaration commune appelant « à éviter l’escalade » dans le conflit, l’Inde, la Chine et des pays africains jugeant qu’elle pourrait être « mal interprétée et devenir contreproductive ». Les membres du Conseil de sécurité ont suivi un briefing du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Colin Stewart, concernant la situation sur le terrain, marquée par les violations du cessez-le-feu par le polisario et ses obstructions à la liberté de mouvement de la Minurso, entravant ainsi la capacité de la mission onusienne à mettre en œuvre son mandat de supervision du cessez-le-feu.

Le Conseil a également été briefé par un responsable du département des Affaires politiques du Secrétariat de l’ONU au sujet du processus politique bloqué par l’opposition de l’Algérie et du polisario à la nomination d’un Envoyé personnel. Pour leur part, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré de manière unanime leur soutien au processus exclusivement onusien, visant à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis au différend artificiel autour du Sahara marocain, basée sur les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.

Dans cette perspective, ils ont souligné l’impératif et l’urgence de la nomination d’un nouvel Envoyé personnel, poste pour lequel l’Algérie et le polisario ont dernièrement rejeté les propositions du Secrétaire général de nommer l’ancien Premier ministre roumain, M. Petre Roman, et par la suite l’ancien ministre des Affaires étrangères du Portugal, M. Luis Amado. A l’opposé, le Maroc a promptement accepté les propositions de candidature soumises par M. Antonio Guterres.

Les membres du Conseil ont également appelé à la reprise, dans les meilleurs délais, du processus des tables-rondes, auquel l’Algérie est une partie principale consacrée dans les résolutions du Conseil de sécurité. Ils ont aussi insisté sur la nécessité d’un climat favorable et idoine pour permettre la reprise de ce processus là où il s’est arrêté avec l’ancien émissaire onusien Horst Köhler.

Des membres du Conseil ont ainsi réitéré leur appui à l’initiative marocaine d’autonomie, en tant que base sérieuse et crédible à même de mettre fin à ce différend régional, comme cela est consacré dans les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, qui considèrent l’autonomie comme une solution réaliste, sérieuse et crédible.

Les membres du Conseil ont aussi salué la coopération du Maroc avec la Minurso, notamment la vaccination des membres de cette mission dans le cadre de la campagne de vaccination nationale contre la Covid-19.

A cet égard, le succès de la campagne marocaine de vaccination a été mis en exergue. Lors de cette réunion, des membres du Conseil de sécurité ont dénoncé le blocage par les milices armées du polisario, l’automne dernier, du point de passage de Guerguerat, et mis en relief l’action pacifique des Forces armées royales qui y a permis de rétablir une fois pour toute la libre circulation.

En même temps, ils ont insisté sur l’impératif de la pleine coopération du polisario avec la Minurso, dont il entrave dangereusement le mandat de supervision du cessez-le-feu, en bloquant ses patrouilles et en empêchant le ravitaillement des observateurs militaires.

De même, certains membres du Conseil ont exprimé leur grave préoccupation concernant la renonciation par le polisario au cessez-le-feu, l’enjoignant à le respecter et à s’abstenir de tout acte de provocation.