Sahara marocain. La décolonisation irréversiblement scellée depuis 1975
La décolonisation du Sahara marocain est “irréversiblement” scellée depuis 1975, suite à l’Accord de Madrid. C’est ce qu’a affirmé, mercredi 3 novembre à New York, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.
D’autre part, la poursuite de l’examen de la question du Sahara marocain par la quatrième Commission est “anachronique”, “car la décolonisation de cette partie du Maroc a déjà été définitivement scellée en 1975, suite à la signature de l’Accord de Madrid, le 14 novembre 1975, avec l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne, et ce, conformément à l’article 33 de la Charte de l’ONU”, a expliqué M. Hilale devant la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU.
Il a, dans ce sens, tenu à préciser que cet accord a été dûment consigné auprès du SG de l’ONU, le 18 novembre 1975, et validé par l’Assemblée générale des Nations unies, dans sa résolution 3458B, du 10 décembre 1975.
“Cet accord remplit pleinement les exigences de l’Assemblée générale qui préconise une solution politique, négociée entre la puissance coloniale – l’Espagne – et la partie ayant droit – le Maroc. Ce qui lui confère la légalité juridique, la force historique et la légitimité politique, en tant qu’acte final de décolonisation du Sahara marocain”, a fait observer M. Hilale.
Dans ce cadre, l’ambassadeur a relevé que le Conseil de sécurité vient d’adopter la résolution 2602 sur la question du Sahara marocain, par laquelle il a réaffirmé, comme il le fait systématiquement dans toutes ses résolutions depuis 2004, que la solution à ce différend régional ne peut être que politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis.
A cet effet, le Conseil a demandé à M. Staffan de Mistura, le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara marocain, de reprendre la facilitation du processus politique des tables rondes, avec ses 4 participants, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le “polisario”, a indiqué le diplomate. Notant que l’instance exécutive de l’ONU a, une nouvelle fois, réaffirmé la prééminence, le sérieux et la crédibilité de l’Initiative marocaine d’autonomie, qui constitue l’unique solution à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc.
“Alors que le discours de l’Algérie s’accroche au passé, les résolutions du Conseil de sécurité se projettent vers l’avenir, en œuvrant en faveur d’une solution politique à ce différend régional”, a poursuivi l’ambassadeur. Ce dernier a rappelé que c’est justement afin de prémunir l’ONU de cette dichotomie statutaire et de ce décalage politique, que les pères fondateurs de l’organisation internationale ont institué l’article 12 de la Charte des Nations unies, qui interdit à l’Assemblée générale et ses commissions de faire des recommandations ou même d’examiner les questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
La responsabilité première de l’Algérie, établie sur tous les plans
Omar Hilale a indiqué que “la responsabilité première de l’Algérie dans la création et le maintien du différend régional sur le Sahara marocain est établie sur tous les plans : politique, diplomatique, militaire, juridique et humanitaire. N’en déplaise à l’Algérie, la flagrance de ses actes et décisions est irréfutable”, a souligné M. Hilale devant la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a rappelé que l’Algérie a, au lendemain de la signature de l’Accord de Madrid, revendiqué officiellement un statut de partie concernée et intéressée dans le dossier du Sahara marocain, et ce, dans la lettre adressée au Conseil par son Représentant permanent déclarant que les “parties concernées et intéressées dans l’affaire du Sahara occidental sont : l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie”.
“Cette revendication est historique, car elle consacre l’Algérie comme partie concernée avant même le Maroc et a fait totalement abstraction du polisario, bien que fraîchement créé par l’Algérie et son allié, l’ancien dictateur Moammar Kadhafi”, rappelant que l’Algérie a participé directement dans les batailles d’Amghala 1 et 2 dans les années 70. Des dizaines de soldats algériens avaient d’ailleurs été faits prisonniers par les FAR, a-t-il ajouté.
Des milliards de dollars dilapidés par Alger dans sa guerre d’usure contre le Maroc
Le diplomate a également fait remarquer que l’Algérie a, d’après ses propres journaux, dépensé, en 46 ans, plus de 375 milliards de dollars dans sa guerre d’usure contre le Maroc, y compris en finançant, entraînant et armant entièrement le “polisario”, aux dépens du développement socio-économique de son propre pays, notant que l’Algérie “dédie son appareil diplomatique au service d’un seul agenda, celui du Sahara marocain”.
“L’Algérie a refusé l’Accord-cadre préparé par James Baker en 2001. Elle a proposé la partition du Sahara marocain en 2002. Elle a pris part aux réunions de Manhasset de 2009 à 2012. Ses deux ministres des Affaires étrangères ont participé aux deux tables rondes de Genève en 2018 et 2019”, a encore rappelé l’ambassadeur. Précisant que l’Algérie “est considérée par le Conseil de sécurité en tant que partie. C’est pourquoi il l’a enjointe dans ses dernières résolutions, dont la 2602 à participer aux tables rondes et l’a citée à cinq reprises, soit autant de fois que le Maroc”.
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