Le Maroc toujours préoccupé par l’enregistrement des populations des camps de Tindouf
L'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies à New York, Omar Hilale, a défié, devant la 4e Commission de l’assemblée générale des Nations unies, l’Algérie de contester le chiffre de 30 000 personnes vivant dans les camps de Tindouf et ce, en acceptant leur enregistrement et leur recensement.
L’impératif de l’enregistrement a été rappelé par plusieurs délégations la semaine dernière devant la 4ème Commission, y compris la délégation de l’Union européenne. Cet appel fait suite aux préoccupations exprimées depuis des décennies par le Maroc au sujet de l’enregistrement des populations des camps de Tindouf, et les doutes qu’il a formulés sur leur chiffre réel, ainsi que les conséquences de leur non-enregistrement sur le détournement de l’aide humanitaire.
Le représentant du Maroc auprès des Nations unies a affirmé qu’il est temps que le monde sache enfin le nombre réel des populations des camps de Tindouf. « Continuer de s’y opposer, c’est vouloir cacher la réalité de leur nombre, qui est moins de 30.000 », a-t-il ajouté. Interpellant le pays hôte, l’Algérie, que si elle conteste ce chiffre, elle n’a qu’à relever le défi de permettre au HCR de procéder à leur enregistrement et leur recensement, seul et unique moyen pour connaître la vérité.
Pour le Maroc, cette absence d’enregistrement a facilité le détournement à grande échelle de l’aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf du fait du refus du pays hôte de respecter ses obligations statutaires. Cette situation constitue aussi une violation flagrante de la Convention de Genève de 1951, des résolutions du Conseil de Sécurité depuis 2011 et des recommandations du Secrétaire Général. Il s’agit d’un cas unique dans le monde, a-t-il précisé.
M. Hilale a indiqué que ces populations sont même privées de l’assistance humanitaire qui leur est fournie par la Communauté internationale, comme cela a été confirmé par les rapports d’investigation du HCR, du PAM et de l’Office Anti-Fraude de l’Union Européenne (OLAF). Il a précisé que ces trois Institutions ont unanimement confirmé le détournement, durant quatre décennies, par les dirigeants du "polisario" et des responsables algériens, de l’aide humanitaire destinée aux populations des camps. Selon M. Hilal, l’Algérie prélève aussi la TVA sur les produits d’assistance humanitaire destinés aux populations nécessiteuses des camps de Tindouf.
Mohamed El Hamraoui