S. Retailleau reste opposée à la caution pour les étudiants étrangers

 S. Retailleau reste opposée à la caution pour les étudiants étrangers

La ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, quitte le Palais présidentiel de l’Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 17 janvier 2024. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Reconduite au ministère de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau continue d’affirmer son opposition à la caution pour les étudiants étrangers, mesure prévue dans la loi immigration.

« Même si cette caution était fixée à 10 € ou 20 €, le symbole serait là, et il serait très négatif pour l’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche français », rappelait Sylvie Retailleau dans un entretien à Ouest France (16 janvier).

La ministre de l’Enseignement supérieur reste donc très fermement opposée à cette mesure contenue dans la loi immigration. Adoptée le 19 décembre à l’Assemblée nationale, elle prévoit que les étudiants étrangers versent une caution à l’Etat.

Cette somme, non définie à ce stade, serait restituée si ces derniers quittent la France à la fin de leurs études ou s’ils obtiennent un contrat de travail. A une semaine de la décision du Conseil constitutionnel concernant cette loi, la ministre continue d’inciter Emmanuel Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, à revenir sur cette mesure.

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Démission refusée

Suite au vote de la loi immigration, Sylvie Retailleau avait exprimé son mécontentement en présentant sa démission au Président de la République. Une démission refusée, notamment parce que Emmanuel Macron et Elisabeth Borne partageaient son malaise concernant les mesures visant les étudiants étrangers.

« Les dispositions ajoutées dans le texte issu de la commission mixte paritaire sur la caution de retour des étudiants étrangers, la majoration des droits pour les étudiants extracommunautaires ne leur convenaient pas non plus en l’état », précisait la ministre de l’Enseignement supérieur.

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Précarité étudiante

Reconduite à son poste après le remaniement, Sylvie Retailleau va donc pouvoir continuer son action au sein du gouvernement. Cependant, la ministre ne fait pas l’unanimité dans le monde étudiant.

Au lendemain de l’annonce de son maintien au gouvernement, le syndicat Union étudiante marquait son mécontentement face à la politique menée par la ministre et le gouvernement.

« Alors que 87 000 étudiants ont commencé leur année sans logement, que 7 étudiants sur 10 souffrent actuellement du froid dans leur logement et alors que les files alimentaires ne désemplissent pas, la priorité du gouvernement a été celle de la division des étudiants entre elles et eux avec une loi des plus racistes et xénophobes, touchant de plein fouet les étudiants étrangers », s’indignait le syndicat.