Les aigles de Carthage, objet de tous les espoirs

Le destin en aura donc voulu ainsi, 20 ans plus tard, le scénario de France 1998 se répète à l’identique : la Tunisie fera son entrée en lice en Coupe du monde en Russie face à l’Angleterre. Après les défaites dans leurs matchs inauguraux respectifs de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et du Maroc, la Tunisie peut-elle rêver devenir la première nation arabe à inverser cette tendance sous forme de malédiction ?

Les deux sélections ont aussi en tête les tristement célèbres violents incidents dans les rues de Marseille qui avaient opposé les hooligans anglais aux supporters tunisiens et aux riverains, en marge du match Angleterre-Tunisie de 1998

A mesure que les trois autres sélections des pays arabes perdaient coup sur coup leurs matchs, la pression qui pèse sur les épaules des Tunisiens augmentait indirectement. Aussi fatalistes que facétieux, les réseaux sociaux préfèrent rire de l’ampleur de ces attentes, tel qu’en atteste le florilège de montages satiriques ci-dessous.

"Vous perdez contre la Russie et l'Iran, et vous voulez que je gagne contre les inventeurs du football ?" Peut-on lire dans ce détournement d'une réplique de Star Wars.

La Tunisie dans la peau de Superman…

C’est que face au champion du monde 1966, les Aigles de Carthage auront la charge supplémentaire et symbolique de sauver l’honneur des nations nord-africaines, qui dans le cas de l’Egypte comme du Maroc n’ont pas démérité, en ne concédant que la plus petite des défaites (1 – 0), de surcroit après le temps réglementaire.

D’aucuns imputent ces défaites à un « manque de concentration ». D’autres, à l’image du commentateur décomplexé de Bein Sport, auront noté que les crampes musculaires dès l’entame de la seconde mi-temps, en match de poules, sont le signe d’organismes fatigués, déshydratés, de joueurs s’étant entêtés à pratiquer le jeûne du ramadan, qui bien que terminé laissera des traces sur les organismes à moyen terme, ce qui ne pardonne pas dans le haut niveau.    

Mauvais signes avant-coureurs pour les outsiders

Au chapitre des mauvais signaux, après avoir culminé à la 14^ème place au classement FIFA au mois de mai (les Anglais sont quant à eux 12èmes), la Tunisie a enregistré une des plus importantes dégringolades de ce même classement en perdant 7 places, 21^ème aujourd’hui après ses deux performances mitigées d’abord face au Turcs (1 – 1) et face à l’Espagne (0 – 1) en guise de derniers matchs préparatoires avant la Coupe du monde.

« Nous avons pris à chaque fois des buts gags », a déploré le sélectionneur Nabil Maâloul, une déclaration qui, pour autant, ne dédouane pas une défense qui inquiète par sa fébrilité là aussi en fin de match.   

Qu’à cela ne tienne, les Tunisiens ont toujours l’intention de jouer les premiers rôles, même s’ils n’ont à leur actif jusqu’ici qu’une seule victoire en cinq participations au Mondial. D’autant que le retour annoncé de l’attaquant vedette Wahbi Khazri, permettrait de faire oublier l’absence en pointe de Youssef Msekni.

Et le gardien d’Everton et de la sélection anglaise, Jordan Pickford, ne s’y est pas trompé. Dans une déclaration faite à nos confrères anglais de Sporstmole, il a exprimé son admiration pour celui qui fut pendant une saison son coéquipier à Sunderland : « Khazri est un très bon joueur, capable de marquer depuis un corner mais aussi très souvent de l’extérieur de la surface de réparation. Nous avons observé les Tunisiens et nous y sommes préparés ».

Le onze rentrant de Maâloul devra cependant cadenasser sa défense s’il veut neutraliser un dispositif tactique anglais porté sur l’attaque, qui alignera sans doute des noms aussi prestigieux que Raheem Sterling, Dele Alli, ou encore Harry Kane, Jamie Vardy, et Ashley Young.

Pour rappel, le match se jouera ce lundi soir 18 juin à 19h00 heure tunisienne, dans le somptueux stade flambant neuf Volgograd Arena, et sera retransmis par la chaîne nationale Al Watania 1 (sur son réseau terrestre), sur TF1, et en clair sur beIN Sports Arabe.

La FIFA a enfin désigné l’expérimenté arbitre colombien Wilmar Roldán (38 ans) pour ce match, dont c’est la deuxième Coupe du monde.