RSF conteste l’inaction de l’Arcom devant le Conseil d’Etat
Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. PASCAL LE SEGRETAIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
L’ONG a déposé un recours contre une décision de l’Arcom (ex-CSA) au sujet de CNews. RSF dénonce le recul de la place de l’information à l’antenne de cette chaîne.
Reporters sans frontières a saisi le Conseil d’Etat pour contester le régulateur de l’audiovisuel et du numérique, « face aux manquements de CNews à ses obligations » en matière d’information. RSF dénonce précisément « l’inaction de l’Arcom ».
L’ONG de défense de la liberté de la presse avait appelé fin novembre l’ex-CSA à engager une procédure de mise en demeure pour la sommer de respecter ses obligations réglementaires, à savoir honnêteté, indépendance et pluralisme de l’information.
Hausser le ton
Une demande à laquelle l’Arcom n’a pas donné suite, dans une réponse à RSF en date du 5 avril. Selon ce document, le régulateur rappelle avoir à plusieurs reprises haussé le ton avec CNews, chaîne dans le giron du groupe Bolloré.
En 2021 notamment via deux mises en demeure sur le respect du pluralisme politique et une mise en garde sur une présentation honnête des faits. Interrogée sur le sujet, l’Arcom n’a pas souhaité faire de commentaire.
Dérive à l’américaine
« On estime que l’Arcom doit faire plus », considère RSF. Le régulateur « ne donne malheureusement pas vraiment de contenu à ces trois obligations, on a l’impression que ce sont des vœux pieux ». Reporters sans frontières dénonce : « le risque c’est très clairement une dérive à l’américaine, avec des chaînes unilatérales où l’information est sous tutelle ».
Information stricto sensu
Pour étayer son recours, RSF s’appuie sur une étude de François Jost, sémiologue et professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Nouvelle. Ce dernier y relève que sur les deux tranches horaires dédiées à l’information sur CNews (« Midi News » et « Soir info »), « l’information stricto sensu, comme énonciation de faits, occupe 13% du temps ».
