Roman Mère de lait et de miel de Najat El-Hachmi
Un récit intimiste et poignant avec des relents autobiographiques
Vient de paraitre, Mère de lait et de miel, de l’auteure hispano-marocaine Najat El-Hachmi, traduit du catalan par Dominique Blanc, éd. Verdier.
C’est l’histoire de Fatima qui revient dans son village du Rif marocain, après de longues années d’exil dans une ville de Catalogne. Elle fait à ses sœurs le récit de sa migration de femme illettrée partie à la recherche d’un mari qui la laissait sans nouvelles, seule avec sa fille et livrées toutes les deux à sa famille à lui.
Abandonnée par celui qu’elle croyait rejoindre, Fatima a dû lutter contre les difficultés de la vie quotidienne dans un monde qui lui était totalement étranger. Sans instruction ni argent, elle a dû combattre ce monde sans répit pour se faire une place.
La trame du roman se compose de plusieurs niveaux se superposant. Il retrace l’éveil à la vie de Fatima, avant qu’elle ne doive trop vite affronter son destin de femme et lutter pour elle-même et pour sa fille Sara.
De livre en livre, l’auteure raconte des vies
Cette alternance entre l’oral et la narration, représente aussi le va-et-vient entre la vie présente et passée. Le passé de Fatima, de sa jeunesse à son départ vers l’Europe. Un passé fait de privations et de restrictions, et, le présent d’une émigrée sans ressources pauvre et analphabète, abandonnée par un mari parti à jamais. S’ajoute une nouvelle trame, celle d’une fillette Sara qui, sans avoir vraiment le choix, grandit trop vite. Un récit poignant et intimiste traversé de relents autobiographiques. Et pour cause, il fait écho à la vie de Najat El-Hachmi elle-même.
En témoigne cette dédicace du roman. Mère de lait et de miel débute en effet par une évocation révélatrice de sa propre mère : « A ma mère qui, sans savoir lire, m’a appris à écrire. »
Najat El-Hachmi est née en 1979 à Nador, au Maroc. Elle est diplômée en philologie arabe de l’université de Barcelone. Elle est l’autrice d’un essai, Moi aussi, je suis catalane, paru en 2004. Son roman Le Dernier Patriarche (Actes Sud, 2009) a remporté le prix Ramón Llull de 2008. Elle a reçu également le 77ème prix du roman Nadal 2021 qui récompense son roman Lundi, nous les aimerons.
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