Roman. « J’avais si faim d’amour que je me suis fait des pâtes »

 Roman. « J’avais si faim d’amour que je me suis fait des pâtes »

« J’avais si faim d’amour que je me suis fait des pâtes », un roman de Siham Benchekroun, aux éditions Les Rirosophes.

Avec ses cheveux d’or et ce sourire éternel, on a toujours l’impression de côtoyer une de ces dames de la haute, fascinée et émue par les gens qui racontent combien un « coach », une thérapie aux sonorités futuristes, un « psycho-je-ne-sais-quoi », les a aidés à traverser des moments de désespoir, voire à changer de vie.

Bien qu’elle n’ait jamais eu une vie assez triste pour avoir elle-même envisagé une fois la possibilité de recourir à de tels expédients psychorigides. Et c’est pourtant, bien là, Siham Benchekroun qui abandonne les sujets lourds tels que l’héritage en terre d’Islam pour nous offrir une pinte de rigolade sur un sujet brûlant d’actualité dans un monde au nombrilisme mortel.

Ce monde jusqu’ici inaccessible et mystérieux, inconnu de nous autres, moi, vous, êtres insignifiants n’ayant pas assez d’épaisseur psychologique (sans oublier celle du portefeuille) pour oser frapper à la porte d’un spécialiste, dernière limite avant le monde enchanté du développement personnel.

Le titre de son nouveau roman qui s’intitule « J’avais si faim d’amour que je me suis fait des pâtes » annonce tout de suite la couleur. La satire d’un monde où le pire côtoie le meilleur mais où il faut beaucoup s’attendre au pire qu’au meilleur. Pour jeter la lumière « sur les fausses promesses des vendeurs de bien-être et la dérive narcissique de certaines approches d’accomplissement de soi », notre romancière a choisi le parcours atypique d’une femme, Symi, qui s’identife tellement aux héroïnes de série et les stars du show biz qu’elle se lance, éperdue dans les bras des experts en développement personnel et enchaîne stage sur stage et devient même accroc aux réseaux sociaux.

« Elle y entend toujours la même exhortation : pour s’épanouir et trouver l’amour, elle doit d’abord et avant tout pratiquer “l’amour de soi”. Alors elle s’exerce à s’aimer : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout… », nous explique Siham Benchekroun avec ce ton espiègle que découvriront certainement ceux qui ont été habitués à ses incursions plutôt sévères dans le monde des relations hommes/femmes ou encore le parcours insolite  de son premier roman, « Oser Vivre » devenu rapidement best-seller et enseigné depuis dans les écoles et autres universités.

Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Siham Benchekroun est une fassie de pure souche, cette major de promotion à la faculté de médecine de Rabat et de Casablanca pour sa thèse sur « L’économie de la santé » avant de se lancer dans la presse médicale avec la création en 1992, du premier groupe de presse marocain spécialisé dans la santé avec une revue indépendante destinée au corps médical: Espérance Médicale.

Militante à travers plusieurs associations, elle a été directrice de l’Association marocaine de lutte contre le cancer (Casablanca, 1987/1988), secrétaire générale de la société marocaine d’étude de la douleur (Rabat, 1995-2001). Ce n’est pas tout, rarement une personne aura eu autant à cœur la question de la Palestine. Fondatrice et présidente du Collectif blouses blanches pour la Palestine (Casablanca, 2001 à 2007), cette militante pur jus, loin des tambours et trompettes, se démène comme elle peut pour faire venir des enfants palestiniens en colonie de vacances au Maroc.

L’Editeur Les Rirosophes est une nouvelle maison d’édition, spécialisée dans l’humour. Sa vocation est d’aborder les grandes questions de la vie, en éditant des œuvres qui divertissent tout en encourageant la réflexion.