Rodéos urbains à Marseille : l’Etat condamné pour faute
La justice a condamné l’Etat pour les rodéos urbains au Verduron, à Marseille. Le préfet a pris des mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique.
Le rythme incessant de ces deux-roues qui tournent dans le quartier, jour comme nuit, et qui menace les passants tout autant que les forces de l’ordre. Voilà ce que dénonçait depuis 2012 une habitante du 15e arrondissement de Marseille. Elle vient d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif : l’Etat devra lui verser la somme de 10 000 euros car il n’a pas su prendre des mesures suffisantes « pour restaurer la tranquillité publique ».
Action inadaptée
La justice a qualifié la faute de l’Etat. La résidente a sollicité les pouvoirs publics sans relâche depuis 8 ans. La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a fourni différentes réponses à ses demandes : courriers, rondes, contrôles, saisie d’un deux-roues… et une interpellation en 2017. Une action des services de police inadaptée face à « l’ampleur des nuisances sonores subies par les riverains », selon le tribunal. Les rodéos urbains constituent un délit passible de deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende.
Plan de lutte
Le fléau des rodéos urbains semble avoir pris de l’ampleur cette année, et ce en dépit du confinement : sur cette période, les interventions pour ces faits ont augmenté de 15%. En effet, en mai dernier, un policier a été blessé en Seine-Saint-Denis en tentant de maîtriser un rassemblement de deux-roues et un enfant a été également été renversé en juin, à Vaulx-en-Velin. La Place Beauvau a confié une mission de réflexion à deux députés LREM pour élaborer un plan de lutte.