Ressortissant tunisien tué par la police canadienne, le MAE réclame des comptes
Bavure policière, usage disproportionné ou légitime défense ? L’affaire qui secoue la communauté tunisienne au Canada remonte à la semaine dernière lorsque la police a reçu un appel signalant l’implication de la victime, Marwen Chouk, dans une tentative présumée de meurtre sur son colocataire. Le ministère tunisien des Affaires étrangères vient de réagir au sujet de ce tragique incident.
Lors de la procédure d’arrestation dans des conditions encore floues, sans que l’on sache avec certitude pour l’heure si l’homme a opposé une résistance. Ce dernier a reçu pas moins de sept coups de feu dans différentes parties de son corps, causant sa mort sur les lieux. Les deux policiers appartenant à la municipalité de Halton, auteurs des tirs, restent actuellement en état d’arrestation, ils reconnaissent avoir « vidé leurs chargeurs » lors de l’opération.
L’enquête administrative étant complexe selon les médias locaux, l’investigation pourrait durer un maximum de 120 jours. Elle implique d’ores et déjà 9 officiers membres de la Special Investigations Unit (SIU), la police des polices.
Une violence qui interroge autour des faits
Suite à l’incident douloureux survenu à l’aube du dimanche 3 mars 2024, qui a entraîné la mort du citoyen tunisien Marwen Chouk, par deux policiers canadiens dans la ville d’Oakville dans le sud de la province anglophone de l’Ontario, le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger indique que son département continue à suivre attentivement cette affaire, en coordination avec les missions diplomatiques et consulaires tunisiennes au Canada, d’une part, et l’Ambassade du Canada en Tunisie, d’autre part.
Dans un communiqué rendu public hier dimanche, le ministère ajoute que ses services sont en contact permanent avec le ministère fédéral des Affaires étrangères canadien et les autorités de la province d’Ontario pour dévoiler les circonstances et les faits liés à cet incident ainsi que déterminer les responsabilités administratives et pénales, d’autant que des informations préliminaires, non confirmées, « indiquent que le défunt ne constituait nullement un danger justifiant qu’il soit abattu par sept coups de feu tirés par deux policiers ». Blessé par des coups de couteau au moment des faits, le colocataire a été transporté à l’hôpital.
Le ministère appelle les autorités canadiennes, dans le cadre du respect des droits de l’Homme et des lois, à œuvrer rapidement pour établir les responsabilités au sein de la police dans ce dramatique incident. D’après la même source, le ministère réitère son engagement à continuer à œuvrer pour révéler la vérité et garantir les droits du défunt, notant par ailleurs que les procédures du rapatriement de la dépouille mortelle sont en cours de parachèvement.
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