Réparation des Harkis : Macron débloque une première enveloppe de 50 millions d’euros

 Réparation des Harkis : Macron débloque une première enveloppe de 50 millions d’euros

Les harkis, auxiliaires locaux de l’armée française ont été abandonnés par cette dernière après l’indépendance, poussant nombre d’entre eux à l’exil pour fuir les persécutions. Joel Saget / AFP.

Le 20 septembre dernier, Emmanuel Macron avait promis « reconnaissance et réparation » envers les harkis. Elle se traduira dans un premier temps par 50 millions d’euros à verser dans le cadre du projet d’un projet de loi spécifique. 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’exécutif français franchit « un nouveau pas » dans la reconnaissance des Harkis, comme l’avait souhaité le Président de la République.

A l’initiative d’Emmanuel Macron, un projet de loi spécifique à la réparation des harkis arrivera devant les parlementaires le 18 novembre. Mais, des mesures budgétaires étaient nécessaires dès à présent « afin de pouvoir mettre en œuvre cette loi dès qu’elle sera votée », selon Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée à la Mémoire et aux anciens Combattants.

Mi-septembre, Emmanuel Macron estimait « que le travail accompli depuis 60 ans est important. Mais, il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis. Mais, aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs ». L’histoire « des Harkis, c’est une histoire de Français et c’est l’histoire des Français. C’est dans cet état d’esprit qu’il faut aborder ce nouveau chapitre », précisait une source proche du chef de l’État.

Lire aussi >> Macron va « franchir un nouveau pas » dans la reconnaissance des Harkis

Les députés ont donc voté en première lecture à l’Assemblée nationale. Le premier dans la soirée du 26 octobre, et le second ce vendredi au Palais-Bourbon. Ce vote débloque une enveloppe du budget 2022 pour ces soldats algériens auxiliaires des forces françaises durant la guerre d’Algérie.

 

Revalorisation des allocations à la veille de la présidentielle

L’un des amendements évalue le coût maximal de ce droit à réparation à 302 millions d’euros durant plusieurs années. Les « 50 millions » permettent de financer « le début de la mise en œuvre du projet de loi destiné aux harkis et à leurs familles », selon Geneviève Darrieussecq. Sur cette somme, 2,17 millions doivent servir à une revalorisation des allocations de reconnaissance et viagères.

Dans l’hémicycle, le communiste Jean-Paul Dufrègne s’est dit favorable à cette réparation. toutefois, il « s’interroge sur le calendrier de cette annonce » d’Emmanuel Macron, à l’approche de la présidentielle. Le LR Julien Aubert a également soutenu l’amendement, tout en réclamant un « calendrier informatif » des réparations « pour 2023 et 2024 ».

Emmanuel Macron n’avait en septembre pas donné d’évaluation du montant global de ce soutien. Celui-ci va s’ajouter aux 40 millions d’euros débloqués en 2018 sur quatre ans dans le cadre du « plan harkis ».