Rencontre à l’IMA avec le romancier franco-marocain Rachid Benzine
Rendez-vous avec Rachid Benzine pour présenter son dernier roman Les Silences des pères (Éd. Du Seuil), samedi 20 avril à l’Institut du Monde Arabe.
Rachid Benzine est enseignant, islamologue et chercheur, auteur de nombreux essais dont un en dialogue avec Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d’être juif ou musulman (éd. Du Seuil). Sa pièce Lettres à Nour a été mise en scène avec succès dans plusieurs pays. Après Ainsi parlait ma mère, Dans les yeux du ciel et Voyage au bout de l’enfance, il vient de signer avec Les Silences des pères une rétrospective intime.
Le livre raconte l’histoire d’un fils qui apprend au téléphone le décès de son père. Le père et le fils s’étaient éloignés depuis un moment. Un malentendu, ensuite des drames puis des non-dits, et la distance s’installe infranchissable. Maintenant que le père est décédé et l’absence a remplacé le silence, (« Ma mère était sa voix », dira le narrateur), le fils revient à Trappes, la petite ville de la banlieue sud-ouest de Paris où il a grandi, pour veiller avec ses sœurs la dépouille du défunt et trier ses affaires.
La mémoire et le silence qui se transmettent à travers les générations
Tandis qu’il débarrasse l’appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu. Il en écoute une et entend la voix de son père qui s’adresse à son propre père resté au Maroc. Il lui raconte sa vie en France, année après année avec ses joies et ses malheurs. Le poids de l’éloignement. La nouvelle vie en France et ses amours inachevées.
Le narrateur décide alors de partir sur les traces de ce père silencieux dont la voix semble comme ressurgir du passé. Il veut le redécouvrir. Les souvenirs et les lieux sont évoqués avec détail ; le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d’Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue. C’est alors que le fils découvre l’histoire de son père qui se dessine avec précision. Il saisit le sens de ses silences.
Rachid Benzine est né le 5 janvier 1971 à Kenitra au Maroc. Il est islamologue, politologue et enseignant franco-marocain. Il est considéré comme l’une des figures importantes de l’islam libéral.
Depuis 2013, la Fondation Jean-Luc Lagardère est associée à l’Institut du monde arabe pour valoriser et diffuser en France la littérature arabe à travers un Prix qui récompense chaque année l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue Arabe.
Samedi 20 avril, Rachid Benzine présentera son dernier roman à l’IMA, à travers des échanges avec des journalistes et des critiques littéraires ainsi qu’avec le public.
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