Rémie AKL, l’artiste libanaise dénonce le harcèlement de rue

 Rémie AKL, l’artiste libanaise dénonce le harcèlement de rue

Rémie AKL s’identifie à toutes les femmes qui souffrent. La mère, l’épouse, la fiancée ou tout simplement une anonyme

Depuis la mi-décembre, le clip de la jeune star libanaise Rémie AKL est devenu viral. Elle y dénonce le harcèlement subi par les femmes.

Rémie Akl est une jeune artiste libanaise de 28 ans. Chanteuse et rappeuse, elle  s’attaque dans son dernier clip au harcèlement des femmes dans la rue, chez elles et au travail.

Une vidéo réalisée en collaboration avec l’ONG ABAAD qui lutte pour l’égalité des genres au Moyen-Orient et dans le Maghreb. Le texte est ciselé et les images sont poignantes. La jeune femme bouscule les préjugés et les stéréotypes en s’attaquant de front à un véritable fléau dans le monde arabe. Ce clip devenu viral nargue et provoque. C’est la voix des femmes qui n’en ont pas.

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Dans un système patriarcal et dans nos rues, dénonce-t-elle, la femme est surnommée « Baklava ». Une pâtisserie  traditionnelle, très sucrée. « Baklava » est le surnom fréquemment utilisé par les harceleurs de rue pour interpeler les passantes.

La Baklava a des pieds et elle marche !

La « Baklava », cette pâtisserie d’origine turque, très appréciée dans la région, est composée de farine et de sucre, de beurre et de fruits secs. A cela s’ajoutent beaucoup d’histoires. Les histoires des femmes résignées ou révoltées. Celles subissant la maltraitance souvent en silence, dans un système où l’homme est toujours le maitre.

Comment cela se passe-t-il, se demande Rémie Akl ? Dans des accoutrements colorés et chatoyants qui contrastent avec d’autres tenues austères, la jeune fille raconte. C’est une  femme qui passe dans nos rues libanaises ou arabes et un homme de lui lancer, « Eh quoi ? La baklava a des pieds maintenant et elle marche ? » La chanteuse lui répond ; «  la baklava dont tu parles vit dans la peur nuit et jour, que ce soit dans la rue, dans les parkings, à l’entrée des immeubles et même parfois dans sa propre maison, parce que tu représentes une menace pour elle, un danger réel».

S’adressant à l’homme oriental, l’artiste s’identifie à toutes les femmes qui souffrent. La mère, l’épouse, la fiancée ou tout simplement une anonyme. Cette femme qui est le cocon familial, qui représente la sécurité et qui est la voix de l’espérance. Cette même femme malmenée dans un système où elle a très rarement voix au chapitre. « Je suis la femme. Je suis la vie. Et toi qu’est ce que tu es ? Et qu’est ce que tu fais ? »  Question directe, restée sans réponse.