Relaxe annulée, Eric Zemmour sera rejugé pour injure et provocation à la haine

 Relaxe annulée, Eric Zemmour sera rejugé pour injure et provocation à la haine

Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La Cour de cassation annule la relaxe d’Eric Zemmour prononcée en septembre 2021. Ce dernier sera donc rejugé pour injures publiques et provocation à la haine raciale.

Eric Zemmour sera rejugé à la cour d’appel de Paris. Hier (21 février), la Cour de cassation a annulé la relaxe du polémiste prononcée par la cour d’appel en septembre 2021, suite à son procès pour des propos contre l’immigration et l’Islam.

L’affaire remonte à 2019 et une intervention de l’intéressé lors de la « Convention de la droite », organisée par des partisans de l’ex-députée Rassemblement national Marion Maréchal. Dans son discours, Eric Zemmour stigmatisait les immigrés « colonisateurs », « l’islamisation de la rue » et affirmait notamment que « tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’Islam ».

Condamné, relaxé, rejugé

25 septembre 2020, le polémiste était condamné à 10 000 euros d’amende pour « injure et provocation à la haine » par le tribunal correctionnel de Paris. Celui-ci estimait que le discours prononcé constituait « une exhortation (…) à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane et à sa religion ». 

Quasiment un an plus tard, la cour d’appel prononçait une relaxe, considérant que les propos visaient « uniquement une fraction » des musulmans et immigrés. Hier, la Cour de cassation a, elle, estimé que ces propos désignaient « les immigrés de confession musulmane venant d’Afrique, soit un groupe de personnes, déterminé tant par leur origine que par leur religion, entrant dans les prévisions de la loi ».

Nouvelle récidive

En janvier 2022, Eric Zemmour s’était une nouvelle fois signalé par une sortie contre les immigrés. Invité sur Public sénat, le candidat à la présidentielle avait affirmé que la délinquance était principalement le fait « des immigrés et des enfants d’immigrés », avant de surenchérir : « Aujourd’hui nous avons une délinquance folle, un ensauvagement devenu démesuré. C’est la conséquence d’une immigration folle ».

Une séquence rapidement condamnée par Dominique Sopo, président de SOS racisme, qui annonçait, via twitter, que l’association portait plainte : « Nouvelle séquence de racisme chez Zemmour. Condamné pour des propos similaires en 2011, il aura à nouveau affaire à la justice suite à la plainte que SOS Racisme dépose ce jour ».